
La Fédération française de l’assurance fait sa mue à l’approche des élections

Fédération française de l’aéronautique, de l’aviron ou de l’apéritif. C’est pour éviter la confusion avec toutes ces associations que la Fédération française de l’assurance (FFA) débute l’année 2022 sous un nouveau nom d’usage : France Assureurs. Elle change aussi de logo, en bleu-blanc-rouge, avec une référence à sa raison d’être adoptée l’année dernière : « faire avancer la société en confiance ». « Tous ces travaux ont été auto-financés grâce à une optimisation financière sur d’autres lignes », précise Florence Lustman, présidente de la FFA, qu’il faut donc désormais appeler France Assureurs.
Ce changement s’accompagne surtout du déploiement d’une plateforme présidentielle, destinée à peser dans les débats pré-électoraux. « C’est un temps fort pour les fédérations professionnelles en matière de propositions, d’influence des équipes de campagne mais c’est aussi le moment de tous les dangers car les propositions les plus farfelues peuvent émerger », abonde Florence Lustman.
Une façon de dire que la bataille sera rude sur certains sujets, à commencer par l’assurance vie comme niche fiscale, attaquée par de multiples rapports sur la fiscalité des transmissions en 2021. Le dernier en date, celui du Conseil d’analyse économique, envisageait la suppression de l’avantage fiscal. Franck Le Vallois, directeur général de la fédération, avait réagi dans nos colonnes et avait invité avant tout à se poser « collectivement la question du danger pour l’économie française, pour le financement de l’Etat et pour les entreprises si on déstabilisait le régime fiscal de l’assurance vie ».
Notes de position
La fédération ne compte pas en rester là. Sur les sept livres blancs prévus pour enrichir le contenu de la plateforme – dont deux sur la dépendanceet l’assurance santé déjà publiés – l’un sera centré sur le sujet. « Ce livre, qui sortira bientôt, apportera des éléments objectifs sur l’intérêt du contrat d’assurance vie, grand produit de confiance des Français », martèle Florence Lustman. Un autre vient d’être publié concomitamment à la présentation de la plateforme, « Réussir la transition écologique et renforcer la résilience face aux défis climatiques ».
La transition environnementale et sociale sera l’un des trois thèmes autour desquels les propositions de France Assureurs sur la plateforme s’articuleront, avec la relance et la souveraineté économique et la protection sociale. Le site sera alimenté par les «notes de position» de la Fédération et les apports des internautes qui, à la manière d’un réseau social, pourront liker ou disliker les contenus et faire leurs propres propositions.
France Assureurs entend ainsi réussir là où la FFA a échoué, et sait que redorer son blason auprès du grand public - écorné par l’indemnisation des pertes d’exploitation lors de la crise sanitaire - nécessite de fidéliser son audience. «67% des visiteurs consultent une page puis quittent le site» , concède Florence Lustman, pour qui « ils se renseignent donc de manière très ponctuelle sur une information.»
Si la patronne de France Assureurs ne se prononce pas encore sur la pérennité de la plateforme une fois l’élection passée, elle a assuré que les contenus produits seraient réutilisés.
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Jérusalem - Enseveli pendant des siècles, un orgue médiéval découvert près de la basilique de la Nativité à Bethléem a résonné à nouveau à Jérusalem. «C’est une véritable fenêtre ouverte sur le passé, unique au monde, pour la première fois dans l’histoire moderne, nous avons la chance d’entendre un son médiéval», explique à l’AFP David Catalunya, chercheur espagnol qui a travaillé pendant plus de cinq ans sur cet orgue du XIème siècle. «Il ne s’agit pas d’une reconstitution ou d’une hypothèse, mais bien du son original: la même vibration que les Croisés percevaient autrefois dans l'église de la Nativité», a-t-il ajouté en marge d’une rencontre avec la presse internationale. Après avoir enfilé des gants blancs, M. Catalunya a joué une musique liturgique sur cet objet qu’il considère comme un «miracle», actuellement conservé au couvent Saint-Sauveur de la Vieille ville de Jérusalem et qui doit, à terme, être exposé dans un musée de la Custodie franciscaine de Terre sainte. Les notes sont énigmatiques, et leur puissance improbable tant l’instrument semble modeste. «C’est comme découvrir un dinosaure vivant, car c’est quelque chose dont nous savons qu’il a existé, mais que nous ne connaissions qu'à travers des fossiles, donc avec des preuves très limitées, or, ici, ce n’est pas un fossile: c’est l’objet réel et le son réel», commente avec enthousiasme Alvaro Torrente, un musicologue ayant participé au projet de restauration. «Espoir des Croisés» Cet orgue a été découvert «presque par hasard» en 1906 selon le frère Eugenio Alliata, archéologue franciscain, attaché à cette mission religieuse en charge de plusieurs lieux saints, dont le Saint-sépulcre à Jérusalem et la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée. Lors de travaux pour construire un gîte de pèlerins, un jeu de 222 tuyaux en cuivre et un carillon de cloches sont mis à jour à proximité du site considéré par les Chrétiens comme le lieu de naissance du Christ. Enterrés avec «le plus grand soin», ces éléments ont donc permis de reconstituer un orgue fabriqué en France au XIème siècle et transporté en «terre sainte» par les Croisés au XIIème siècle, toujours selon l’expertise de M. Catalunya. «L’espoir des Croisés qui les avaient enterrés était que le moment viendrait où ils résonneraient de nouveau, il n’a pas été vain, et ce fut un immense honneur d'être témoin et de participer à leur résurrection», a noté Koos van de Linde, un des spécialistes mondiaux des orgues, également consulté. «Avant-gardiste» Ces experts soulignent la technicité de l’objet (18 tuyaux produisent une note) et sa bonne conservation, mais aussi son ancienneté. Il est presque contemporain du développement de ce type d’instrument. La plupart des orgues anciens conservés, plus monumentaux, datent du XVème siècle. «Les chrétiens d’Europe avaient apporté à la basilique de Bethléem l’instrument musical le plus avant-gardiste utilisé à l'époque dans la liturgie: l’orgue, un instrument conçu pour devenir l’emblème de la musique sacrée», note M. Torrente. Il espère que cet «orgue de Bethléem» comme l’appelle sobrement l'équipe de recherche suscitera l’intérêt du grand public, car selon lui, cette trouvaille n’a pas encore révélé tous ses secrets. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Taxe Zucman sur les hauts patrimoines: alors que Gérard Larcher oppose un «non», Raphaël Glucksmann y voit «la base de tout accord»
Paris - Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une «illusion», alors que pour la gauche c’est «la base de tout accord» de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann. «Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin», a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC. Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards. Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman «est une illusion» et «ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel». «On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé», a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée. En outre, cela «conduira à l’exil fiscal», a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable. Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe «est fondamentale». «Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français», a-t-il plaidé sur TF1. Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même «la base de tout accord» de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. «On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant», a-t-il néanmoins jugé sur RTL. «Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu'à la fin un dispositif permette de taxer (...) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années», a-t-il répété. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris en hausse malgré la crise politique, les marchés attendent l’inflation américaine et la BCE
Paris - La Bourse de Paris évoluait en hausse jeudi, avant la publication de l’inflation américaine côté consommateurs, qui devrait affiner les anticipations de baisses des taux de la Réserve fédérale américaine, ignorant le tumulte politique en France. L’indice vedette de la Bourse de Paris prenait 0,79%, soit 60,99 points, pour s'établir à 7.822,32 points vers 10H15. Mercredi, le CAC 40 avait gagné 0,15%, à 7.761,32 points. Les investisseurs attendent la publication jeudi de l’indice CPI des prix à la consommation avant l’ouverture de Wall Street, perçue comme «l'équivalent d’une audition finale pour le marché», commente Stephen Innes, gérant de SPI AM. La publication devrait permettre aux investisseurs d’affiner leurs anticipations pour les baisses de taux de la Fed à venir. En France, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu a promis mercredi des «ruptures» avant de s’atteler à la lourde tâche de constituer un gouvernement pour sortir le pays de l’impasse politique après le renversement lundi par les députés de son prédécesseur François Bayrou. Cinquième Premier ministre d’Emmanuel Macron depuis sa réélection 2022 et troisième en un an, il doit désormais bâtir un gouvernement susceptible de durer plus longtemps que ceux de ses prédécesseurs (91 jours pour Michel Barnier, moins de neuf mois pour François Bayrou), puis de faire voter un budget avant la fin de l’année. «Reste à imaginer sur quelle majorité parlementaire le nouveau locataire de Matignon s’appuiera», commente Grégoire Kounowski, conseiller en investissements chez Norman K. «Avec une Assemblée toujours aussi fragmentée, la chute du gouvernement Bayrou n’offre finalement qu’un très court répit à son successeur.» Cette instabilité politique ne semble plus affoler les marchés: «En regardant le CAC 40, on (...) remarquerait à peine» les remous actuels sur la scène politique française, note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank. "À première vue, les marchés avaient déjà pris acte de la chute du gouvernement Bayrou», relève Grégoire Kounowski. «Le CAC40 a terminé dans le vert lors de chaque session et comble progressivement les pertes générées au moment de l’annonce du vote de confiance», poursuit-il. Les marchés attendent jeudi la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), confrontée aux turbulences que traverse la France. Et vendredi, l’agence Fitch pourrait faire basculer la note souveraine de la France du groupe AA («qualité haute ou bonne») au groupe A («qualité moyenne supérieure»). En attendant, sur le marché de la dette, le rendement de l’emprunt allemand à échéance dix ans, la référence en Europe, évoluait à 2,65%, stable par rapport à la veille. Son équivalent français s'établissait à 3,45%, contre 3,46% la veille en clôture. «L'élargissement des écarts de rendement obligataire entre la France et l’Allemagne n’est pas suffisamment grave pour justifier une action» de la BCE, estime Neil Wilson, de Saxo Markets. Kering dans le vert Le groupe de luxe Kering, qui avait acquis 30% de Valmentino en 2023, a annoncé mercredi que la marque ne changerait pas de propriétaire avant 2028 «au plus tôt», selon un nouvel accord avec son propriétaire, le fonds d’investissement qatari Mayhoola. Le titre du groupe prenait 2,03% à 238,25 euros vers 10H15. Euronext CAC40 © Agence France-Presse