
Emmanuel Macron veut créer «le système de l’assurance récolte français»

La nouvelle assurance récolte pourrait enfin éclore. A l’occasion d’une visite lors du rassemblement annuel des Jeunes agriculteurs à Corbières-en-Provence, Emmanuel Macron a annoncé son intention de «créer le système de l’assurance récolte français». Largement inspiré des pistes présentées fin avril dans le rapport du député LREM Frédéric Descrozaille, la refonte vise à faire évoluer le système actuel public-privé (assurance multirisque agricole récolte, ou MRC, et Fonds national de garantie des régimes agricoles, ou FNGRA) vers une logique exclusive de complémentarité.
Concrètement, Emmanuel Macron a présenté un système reposant sur trois piliers : «D’abord, la solidarité nationale. Nous avons décidé de mettre 600 millions d’euros par an en moyenne pour financer le système à travers des fonds de l’Etat et de l’Europe car on fait le constat que les exploitants agricoles ne peuvent pas s’assurer par eux-mêmes.» Le budget public destiné à ces subventions est pour le moment de 300 millions d’euros. «Ensuite, la simplicité, avec la mise en place d’un interlocuteur unique pour chaque exploitant agricole. (…) Enfin, l’accessibilité : aider à prendre une assurance et inciter mais aussi avoir un ‘pool’ de co-réassurance, qui va permettre de mutualiser le risque.» Ces annonces préfigurent un système à trois étages : les risques de faible intensité seront pris en charge par les agriculteurs, ceux d’intensité moyenne par la MRC, qui visera une meilleure mutualisation grâce aux subventions, et les risques catastrophiques seront assumés par l’Etat.
Si le président a salué le travail réalisé par tous les acteurs, notamment Groupama et Pacifica, quelques limites apparaissent. Le rapport du député Frédéric Descrozaille parlait d’une enveloppe budgétaire nécessaire «d’au moins» 700 millions d’euros. L’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref) s’est dit, quant à elle, attentive à la création d’un pool de co-réassurance, craignant que le risque ne sorte du marché. Pour Christiane Lambert, présidente du premier syndicat d’exploitants en France (FNSEA) : «C’est l’assurance pour les agriculteurs d’être indemnisés plus rapidement et plus facilement grâce à la mise en place d’un interlocuteur unique : l’assureur. Elle correspond aux préconisations que la FNSEA porte depuis 10 ans.»
Ces annonces doivent être suivies de l’examen d’un projet de loi au Parlement en janvier 2022 pour une application, concomitamment à la nouvelle politique agricole commune, en 2023.
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