
Aurélien Bon : «Harmonie Mutuelle va développer une nouvelle poche à impact dédiée à la santé»

L’Agefi : Quelles sont les ambitions d’Harmonie Mutuelle dans la finance à impact?
Aurélien Bon : Harmonie Mutuelle va développer sa troisième poche à impact. Elle sera consacrée aux facteurs de santé. Harmonie Mutuelle structure aujourd’hui ses investissements dans la finance à impact autour de deux grandes poches thématiques alignées avec sa raison d’être en tant que mutuelle de santé.
Ainsi, la première poche à impact, dotée de 60 millions d’euros, est consacrée à l’innovation dans le domaine de la santé. Ce capital est réparti dans quatorze fonds gérés par un dizaine de gérants. Par exemple, nous avons pu retenir Extens, spécialisé dans les logiciels et les données de santé. Nous ne sommes pas seulement un investisseur, nous cherchons une collaboration avec la société de gestion. Nos équipes peuvent ainsi évaluer la viabilité économique et l’intérêt des services proposés par une entreprise aux côtés du gérant. Nous avons par exemple soutenu le choix d’investir dans Imagine Human, Val Solutions ou Horizontal Software, intervenant dans la transformation numérique de la santé.
La deuxième poche, Harmonie Mutuelle Emplois France, vise à favoriser la création d’emplois de qualité sur l’ensemble du territoire national. Elle mobilise 140 millions d’euros dans des fonds cotés et 80 millions dans le non coté, avec un total de 17 fonds de private equity et une dizaine de fonds de dette privée. À ce jour, cette poche a permis de soutenir financièrement plus de 300 entreprises, dont 64 % sont des TPE et PME, contribuant ainsi à la création ou la préservation de nombreux emplois. Harmonie Mutuelle poursuit une stratégie d’engagement durable, en réinvestissant systématiquement dans les fonds successeurs.Une grande partie des plus-values de la poche d’innovation sont réinvesties, nous ferons de même pour le fonds Emplois France cette année. Nous pouvons espérer des résultats intéressants avec un TRI net projeté de 18% et un multiple de deux fois la mise. Ces poches doivent prouver que l’ESG est un facteur de performance financière.
Quels sont les résultats de votre stratégie climatique ?
Le deuxième pilier de notre stratégie est consacré au climat et à la biodiversité. Les résultats obtenus à ce jour montrent que nous sommes en avance sur nos objectifs climatiques fixés à l’horizon 2030, notamment en matière de réduction de l’intensité carbone.
En 2024, les émissions carbone ont diminué de 13,6 % des émissions sur l’année et de 46,8 % depuis 2019. Harmonie Mutuelle a également réduit de 57 % l’empreintecarbone de son portefeuille d’investissement (représentant 82.5 % des émissions totales). Notre objectif est de maintenir ces résultats jusqu’en 2030 sur les scopes 1,2 et 3 du portefeuille. Nous travaillons sur des plans d’actions adaptés aux différents secteurs qui émettent beaucoup comme le charbon, les hydrocarbures, la production d’électricité, l’automobile, pour renforcer leur trajectoire de décarbonation.
Notre stratégie pour la biodiversité est en cours de construction. Nous avons des données et une mesure relative à la biodiversité mais elles ne sont pas encore exploitables à des fins de pilotage d’un portefeuille. La direction ISR travaille sur l’identification des risques et impacts du portefeuille et sur des thématiques relatives à la réduction des pollutions et la lutte contre la déforestation et les solutions à mettre en œuvre dont le dialogue avec les entreprises.
Comment se porte l’ensemble de votre portefeuille ?
Le portefeuille d’actifs d’Harmonie Mutuelle représente 2,8 milliards d’euros dont 1,25 milliard d’euros dans des participations (Mutex, immobilier d’exploitation, la holding VYV invest). Les actifs de rendement représentent 1,5 milliard d’euros. Ils sont alloués à plus de 71% dans des obligations cotées, 14% dans des actions cotées et 13% dans le non coté (immobilier de rendement et private equity). En 2024, le résultat financier de 38 millions d’euros a permis à la mutuelle de profiter d’un résultat net de 47 millions d’euros. Le rendement financier du portefeuille des actifs de rendement s’élève à 3,87% en intégrant les évolutions de plus-values latentes. En 2024, la mutuelle a engrangé des plus-values sur les fonds dédiés. Cette richesse est destinée à être réinvestie dans les poches à impact.
Les investissements en actifs de rendement sont réalisés soit en direct sur des obligations d’Etat ou privées, soit au travers des fonds, essentiellement dans des fonds réservés. Nous avons enregistré une performance de 4,85% sur les fonds cotés actions et obligations, et nous profitons de conditions d’achat sur l’obligataire toujours très intéressantes entre 3 et 4%. Nous avons pu acheter en moyenne à 2,95% pour une qualité de signature correspondant à nos attentes, et en amélioration constante depuis 2 ans. A fin avril, la performance des fonds atteint 2%.
Au début de l’année 2025, nous avons revu à la baisse l’allocation en actions cotées en demandant aux gérants de réaliser des arbitrages selon les pics de volatilité, tout en renforçant la qualité financière et extra financière des obligations en portefeuille. Nous avons aussi cherché à réduire la volatilité du portefeuille et à protéger la plus-value latente sur les fonds grâce à la mise en place en début d’année d’une nouvelle couverture sur les actions cotées. Nous estimions que les marchés étaient hauts et le coût de la couverture vraiment très intéressant.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse