La CCR se montre prudente sur les valeurs technologiques en 2022

Après avoir profité des marchés actions et des techno en 2021, CCR croit à une rotation sectorielle vers les valeurs plus traditionnelles.
Thibaud Vadjoux
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Le président directeur général de la Caisse centrale de réassurance (CCR), Bertrand Labilloy, confirme que CCR, sa filiale de réassurance pour le marché privé, pourrait ouvrir son capital compte tenu de «son objectif ambitieux de progression de son chiffre d’affaires», ce qui permettrait de «créer un second réassureur international à Paris», indique-t-il dans le rapport annuel du groupe, paru jeudi 5 mai. CCR présente un portefeuille d’actifs de 9 milliards d’euros avec un rendement de 1,1% touché par la baisse des rendements obligataires. CCR Re dispose d’un portefeuille de 3 milliards d’euros avec un rendement de 1,9%. En début d’année 2021, le groupe a opté pour une exposition maximale sur les marchés actions. «Sur une allocation stable par rapport à fin 2019, nous avons laissé le fonds de protection se déployer à 90 % d’exposition et ceci sur une grande partie de l’année. Ainsi, les portefeuilles ont bien profité du rebond des marchés d’actions après avoir été efficacement protégés du trou d’air que nous avions connu en 2020», explique Sébastien Jallet, directeur des investissements. Pour 2022, CCR regarde avec prudence les valorisations «très élevées » des valeurs technologiques alors que la hausse des taux longs devrait peser sur leur niveau de valorisation. «Nous continuons à penser que l’éclatement de la bulle technologique pourrait induire une rotation sectorielle vers des valeurs plus traditionnelles qui offrent encore de la valeur aujourd’hui», souligne Sébastien Jallet. Pour les taux, le groupe de réassurance a ouvert l’année 2021 avec un niveau élevé de placements monétaires qu’il a réduit progressivement, «ce qui a contribué, toutes choses égales par ailleurs, à améliorer le rendement courant de nos portefeuilles obligataires», précise le directeur des investissements. Dans l’immobilier, le portefeuille composé d’actifs prime de bureaux et résidentiels détenus en direct à Paris, voit sa valorisation progresser de l’ordre de 6% en 2021. «Nous avons aussi des participations dans des fonds immobiliers thématiques qui ont montré une assez bonne résistance, dans certaines classes d’actifs, notamment la logistique et le résidentiel géré. Nous comptons désormais un milliard d’euros d’actifs immobiliers ce qui représente 9 % des actifs du groupe», déclare Karine Robidou, directrice adjointe des investissements, responsable de l’immobilier, des infrastructures et des investissements ESG. Pour 2022, le groupe est prêt à des acquisitions. «Nous serons présents sur des stratégies allant du développement en VEFA jusqu’à l’acquisition de produits bâtis et sécurisés. La concurrence est âpre, le retour de l’inflation, la moindre volatilité de l’immobilier et sa performance renforcent l’appétence des investisseurs pour cette classe d’actif mais l’offre de qualité reste assez rare et chère. La création de valeur reste notre priorité dans nos nouvelles acquisitions mais aussi dans notre patrimoine existant avec une attention particulière sur la performance extra-financière des actifs», ajoute-t-elle. Enfin, le groupe rappelle qu’il a réalisé un investissement de 100 millions d’euros dans Clean H2 Infra Fund, fonds d’infrastructure géré par Hy24 qui a pour objectif d’investir dans des actifs qui réduisent les émissions mondiales de gaz à effet de serre. «Le fonds s’engage dans les projets essentiels de la filière de l’hydrogène décarboné pour un encours cible de 1,5 milliard d’euros. C’est le plus grand fonds de la filière hydrogène dans le monde», développe Nicolas Mary, responsable des investissements en gestion déléguée. Le fonds a été créé avec le soutien des principaux acteurs industriels dans le domaine de l’énergie hydrogène, AirLiquide, TotalEnergies, VINCI Concessions, Plug Power, Baker Hughes et Chart Industries.

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