
Apax mise 200 millions d’euros sur le groupe d’enseignement Inseec
Apax Partners fait sa première incursion dans l'éducation. Le fonds parisien a annoncé jeudi soir le rachat de l’Inseec, un groupe d’enseignement supérieur, pour 200 millions d’euros. L’opération, qui a fait l’objet d’enchères disputées, devrait être finalisée avant la fin de l’année, voire dès fin novembre a annoncé en interne Catherine Lespine, la directrice générale de l’Inseec.
Conseillé par Transaction R, Apax rachète 100% du groupe mais pourrait ensuite associer une partie du management à l’opération. Propriétaire depuis onze ans, Career Education a lancé le processus de vente fin juin avec l’aide de Morgan Stanley, pour tenter de renflouer ses caisses: ce groupe coté au Nasdaq, qui regroupe plusieurs business schools américaines, est en chute libre depuis plusieurs années et en proie à des ennuis judicaires aux Etats-Unis.
«Nous avons été séduits par le potentiel de croissance du groupe Inseec dans un marché encore fragmenté qui devrait se structurer et continuer à croître, explique Bertrand Pivin, associé en charge du dossier chez Apax. Cet acteur répond au besoin de formations qui débouchent sur des emplois, et offre de multiples passerelles entre ses écoles. C’est aussi un groupe bien structuré qui peut devenir un leader incontesté sur son segment».
Dans un univers encore très marqué par le statut associatif des grandes écoles de commerce, ce groupe fondé à Bordeaux en 1975 offre une structure duale, associative et commerciale. Il a repris plusieurs établissements, le dernier en date étant l’ESC Chambéry, première école supérieure de commerce à s’affranchir d’une chambre de commerce.
Face à Studialis (14.000 étudiants et 24 écoles comme les ESG), l’Inseec est l’un des principaux acteurs de l’enseignement supérieur privé français, avec 15.000 étudiants et onze écoles en France, à Monaco, Londres et Chicago. Ses établissements proposent à la fois des diplômes post-bac et «grandes écoles» en management, et des cursus professionnalisants dans la pub, le vin ou le luxe.
Après 128,6 millions de dollars de chiffre d’affaires l’an dernier, soit environ 100 millions d’euros au taux de change de fin 2012, le groupe devrait afficher une croissance de 20% cette année. Sa rentabilité ressort à 12% selon Cfnews. Apax financera son rachat en mêlant fonds propres et dette. Il devrait favoriser une dette unitranche, pour limiter les frais d’amortissement.
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L'américain Anthropic interdit aux entités chinoises d'utiliser ses services d'intelligence artificielle (IA)
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Canal+ annonce le rachat d'UGC, le cinéma français redoute une "concentration" des pouvoirs
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Thaïlande : l'ancien Premier ministre, Thaksin Shinawatra, quitte le pays avant un vote clé au Parlement
Bangkok - L’ancien Premier ministre et homme d’affaires thaïlandais Thaksin Shinawatra a quitté le pays à bord d’un jet privé, quelques heures seulement avant un vote prévu vendredi au Parlement pour désigner un nouveau Premier ministre et qui devrait évincer son parti du pouvoir. Dans une publication vendredi sur X, Thaksin a déclaré avoir quitté la Thaïlande pour un examen médical à Singapour, mais avoir finalement bifurqué vers Dubaï en raison de la fermeture d’un aéroport. La Thaïlande peine à se doter d’un nouveau gouvernement depuis la destitution de sa Première ministre Paetongtarn Shinawatra, fille de Thaksin, démise de ses fonctions la semaine dernière pour sa gestion d’une récente crise avec le Cambodge. Ayant obtenu au Parlement le soutien de l’opposition, Anutin Charnvirakul, autrefois allié du clan Shinawatra est largement pressenti comme le prochain Premier ministre. «C’est normal de ressentir de l’excitation,» a-t-il déclaré à un groupe de journalistes à son arrivée au Parlement avant le vote prévu vendredi. L’ancien ministre de 58 ans est connu pour avoir promu la dépénalisation du cannabis en 2022 tout en maintenant une ligne conservatrice. Il a reçu mercredi le soutien clé du Parti du peuple, principal parti d’opposition majoritaire au Parlement. Pendant des décennies, la dynastie Shinawatra s’est partagée le pouvoir avec l'élite conservatrice en Thaïlande, mais de récents revers juridiques ont fait décliner son influence. Le parti Pheu Thai de la puissante famille Shinawatra était au pouvoir depuis les élections de 2023. L’héritière de la dynastie Shinawatra, Paetongtarn, a été suspendue puis destituée par la justice la semaine, cédant sa place à un Premier ministre intérimaire. Verdict attendu Le magnat des télécommunications Thaksin Shinawatra avait, lui, été évincé du pouvoir lors d’un coup d'État en 2006 et a passé 15 ans à l'étranger avant de revenir en Thaïlande en août 2023. Il a immédiatement été condamné à purger une peine de prison de huit ans pour corruption et abus de pouvoir, mais il a été transféré à l’hôpital pour des raisons de santé et a ensuite été gracié par le roi. La semaine prochaine un verdict de la Cour suprême, devra décider si sa libération anticipée de prison était légale. Certains analystes estiment que le verdict du 9 septembre pourrait entraîner une nouvelle incarcération pour le magnat. «Je prévois de retourner en Thaïlande au plus tard le huit afin de me rendre personnellement au tribunal», a cependant assuré Thaksin sur X. Il a précisé qu’il s'était rendu à Dubaï pour «rendre visite à des amis» là-bas, ainsi qu'à des médecins spécialisés en pneumologie et en orthopédie. Même sans majorité, le parti Pheu Thai a indiqué qu’il présenterait son propre candidat au poste de Premier ministre: Chaikasem Nitisiri, qui a occupé le poste de ministre de la Justice sous un précédent Premier ministre Shinawatra. © Agence France-Presse