Les années Bill Gross et les querelles de chef qui les ontentourées sont-elles oubliées ? Un peu plus de deux ans après le départ surprise de son fondateur et dirigeant, Pimco semble retrouver des couleurs. Cette semaine, Allianz, sa maison-mère a indiqué que le géant américain a enregistré sa première collecte nette positive depuis le deuxième trimestre 2013. De quoi faciliter le travail de son nouveau directeur général, Emmanuel Roman, un ex-dirigeant de MAN, arrivé à la tête de Pimco tout juste le 1er novembre dernier. Les anciennes vedettes de Pimco ont, quant à elles, peu à peu trouvé leur place ailleurs. Bill Gross chez Janus, bien sûr depuis longtemps, mais plus récemment aussi Virginie Maisonneuve, celle qui dirigeait les équipes de gestion actions de Pimco et qui va bientôt rejoindre Eastspring à Singapour. Pendant ce temps, un de ses grands concurrents, BlackRock, prépare la succession, a priori en douceur, de son fondateur Larry Fink. Deux de ses cadres ont été promus à des postes clés. De ce côté de l’Atlantique, on le sait, l’italien Pioneer intéresse beaucoup de sociétés de gestion, mais seulement quatre candidats feraient partie de la liste finale. Quant à la France, elle a vu se tenir il y a quelques jours devant un important parterre de financiers, les rencontres de l’AMF dédiées à l’impact du Brexit. Il en est ressorti que la place financière de Paris ne serait pas forcément la grande gagnante de la bataille visant à attirer les entreprises financières américaines basées à Londres. Concurrence de l’Asie et des Etats-Unis oblige… Mine de rien, au niveau mondial, les sociétés de gestion sont plutôt optimistes. Elles parient sur le long terme sur une remontée de leur activité et de leur chiffre d’affaire, et ce malgré la pression accrue de la gestion passive. Preuve en est, le rétropédalage opéré par Santander en Espagne, qui a annoncé le rachat des 50% de sa filiale de gestion d’actifs qu’il avait cédés il y a à peine trois ans aux fonds d’investissement Warburg Pincus et General Atlantic. En France encore, la semaine a été marquée par l’annonce du départ de Dominique Carrel-Billiard de la place de numéro deux de La Financière de l’Echiquier. Didier Le Menestrel, son dirigeant et fondateur, souhaite reprendre à pleines mains les rênes de la société dans l’espoir notamment de rattraper le retard à l’international accumulé par rapport à certains de ses concurrents français. Enfin, Sycomore AM a passé un cap dans la concrétisation de ses efforts pour promouvoir une gestion ISR, avec l’obtention cette semaine du label d’Etat pour plusieurs de ses fonds. Mais la société de gestion sera confrontée, comme d’autres, à un frein persistant : le manque de conviction de la part des gérants quant à l’impact positif des critères ESG (environnement, social et gouvernance) sur leurs performances.