
«Les épargnants préfèrent les plateformes multiproduits»

Elle s’est lancée en septembre dernier mais ajoute déjà plusieurs cordes à son arc. La jeune plateforme de gestion de patrimoine en ligne Ramify va devoir jouer des coudes pour s’imposer dans un marché déjà très concurrentiel. Lynxea, Yomoni, Nalo, Mon Petit Placement…les épargnants ne manquent pas d’alternatives pour investir en ligne. Comme beaucoup de ses concurrents, Ramify mise sur la gestion passive avec des frais au plancher (1% annuel pour la gestion, frais des unités de compte inclus). C’est plutôt sur son modèle qu’elle entend se distinguer. La fintech se rêve en plateforme de distribution de produits généraliste et complète son catalogue à vitesse grand V. En complément du contrat d’assurance vie et du PER d’Apicil, ses clients retrouveront les deux SCPI de la société de gestion Iroko dans les tous prochains jours. Les cryptomonnaies sont également à l’ordre du jour. Elle veut aller vite, très vite, dans l’objectif d’être un acteur mutliproduits au moment de se tourner vers les entreprises. Ramify prévoit déjà de lancer une offre d’épargne salariale à moyen terme. Ou comment attirer des salariés pour en faire des épargnants. Explication avec son co-fondateur Samy Ouardini. On ne compte plus le nombre de plateformes d’épargne en ligne. Pourquoi vous lancer sur ce créneau? A l’inverse de nos concurrents, nous intégrons la fiscalité dans les stratégies d’allocation proposées à nos clients afin de maximiser le rendement visé net d’impôts. Nous avons également internalisé le développement de notre plateforme, ce qui n’était pas le cas de plusieurs de nos concurrents qui ont préféré le sous-traiter, au moins à leurs débuts. De fait, les assureurs ne nous croyaient pas capables de mettre sur pied la plateforme en six mois alors qu’il en avait fallu bien davantage aux autres acteurs. Nous avons pu le faire car nous avons maîtrisé le process de A à Z. Qui ciblez-vous? Nous avons trois offres. La première, Ramify free, est accessible dès 1.000 euros d’encours, la seconde Ramify premium dès 10.000 euros et la troisième, Ramify black, encore en cours d’ajustement, dès 50.000 euros. Nous voulons proposer une solution à tous les épargnants qui n’intéressent pas les banques privées ou les CGP, mais qui ont tout de même besoin d’une allocation sur-mesure. Et vous comptez sur les entreprises pour les attirer… Oui. A moyen terme, nous proposerons une solution d’épargne salariale aux entreprises. Nous savons que c’est un produit compliqué: il est difficile à vendre, le marché est très concurrentiel et dominé par de gros acteurs. D’où le besoin de se démarquer avec des produits et services additionnels. Les salariés pourront retrouver sur notre plateforme leur espace d’épargne salariale, mais aussi tous les placements que nous aurons ajouté à notre catalogue d’ici là. Pour mettre en place une stratégie patrimoniale diversifiée, les épargnants préfèrent recourir à une plateforme multiproduits qu’à plusieurs fournisseurs mono-produits. Beaucoup de fintechs se sont développées sur un modèle BtoC avant de se tourner vers les CGP. Excluez-vous totalement cette option? En réalité, nous discutons avec des CGP, mais uniquement des indépendants. Nous n’adhérons pas au principe de la rétrocommission car il n’aligne pas les intérêts du conseiller avec celui de son client. Nous souhaitons travailler avec des partenaires qui partagent cette vision. Nous discutons aussi avec d’autres types d’interlocuteurs, comme des family offices, des courtiers et même des experts comptables. Après l’assurance vie, le PER, les SCPI le mois prochain et le PEA en 2022, vous lorgnez déjà du côté des cryptomonnaies. N’avez-vous pas peur d’aller trop vite? Non car nous avançons étape par étape en fonction des besoins que nous ressentons de la part de nos clients.
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