
Schroders consacre 500 millions d’euros au rachat de Cazenove Capital
Deux des plus anciens noms de la City entendent unir leurs forces. Schroders, le gestionnaire d’actifs dont les racines remontent à 1804, a en effet dévoilé hier un projet d’offre amicale visant les actions de son concurrent Cazenove Capital Holdings, maison fondée en 1823. Schroders (qui partage d’ailleurs avec Cazenove l’abandon de l’activité de banque d’investissement, en 2000 et 2005 respectivement) n’aura donc pas tardé à joindre le geste à la parole, après avoir indiqué vendredi dernier étudier la possibilité d’une telle opération.
A raison de 135 pence par titre, la cible est valorisée 424 millions de livres, l’équivalent de 497 millions d’euros. UBS évoquait hier avant l’annonce officielle une valorisation de 370 millions, Morgan Stanley misant sur une fourchette allant de 415 à 545 millions correspondant à 7 à 10 fois l’excédent brut d’exploitation.
Schroders met particulièrement en avant dans son communiqué l’union des talents et des actifs dans le domaine de la banque privée. Son directeur général Michael Dobson s’est targué de pouvoir donner naissance à l’un des plus importants gestionnaires indépendants en la matière outre-Manche, avec des actifs pro forma au 31 décembre dernier de 28,4 milliards de livres. La marque Cazenove survivra au rachat en gestion privée. Sur l’ensemble du périmètre, les 17,2 milliards gérés par Cazenove à cette date, en hausse de 15% sur l’exercice écoulé, portent le montant total pro forma des actifs sous gestion de Schroders à 229,2 milliards.
Pour autant, la transaction revêt également pour les deux acteurs un caractère défensif dans un environnement chahuté. Schroders avance ainsi des «économies d’échelle, principalement dans la distribution de fonds au Royaume-Uni et dans les infrastructures». Le groupe en attend des synergies de coûts annuelles avant impôt de 12 à 15 millions de livres.
Vantant une «union idéale», le responsable de la banque privée de Schroders, Philip Mallinckrodt, a souligné les économies attendues «à la fois dans le front- et le back-office», l’opération devant permettre au groupe de ne pas sacrifier les investissements technologiques et de marketing dans un contexte également marqué par une hausse du coût réglementaire. Traditionnellement peu motivé par la croissance externe, Schroders a récemment réalisé quelques opérations modestes, annonçant par exemple en décembre l’achat de l’américain STW Fixed Income Management.
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«Selfie de toilettes»: la nouvelle tendance mode qui séduit les Nigérianes
Lagos - «Selfies interdits dans les toilettes… C’est une blague!», proclame une pancarte dans un cadre d’or, accrochée au mur marbré des toilettes d’une boîte de nuit de Lagos, la capitale culturelle et économique du Nigeria. De Lagos la déjantée à la sage Abuja, en passant par Kano la conservatrice, les Nigérianes ne badinent pas avec la mode du moment: se prendre en photo dans les toilettes des restaurants et des clubs branchés pour les diffuser sur les réseaux sociaux. Si la mode du «bathroom selfie» («selfie de toilettes») connaît un succès international, sa déclinaison locale reprend toutes les extravagances de la nuit nigériane. Les établissements ont bien saisi l’enjeu : les nombreuses influenceuses du pays le plus peuplé du continent ont le pouvoir, d’un simple «tag», de leur faire une publicité gratuite pour peu que le décor les mette en valeur. Comiebarbie, influenceuse aux plus de 100.000 followers au compteur sur Instagram, venue célébrer son 23e anniversaire à The Library - un club de Lagos, l’atteste: quand elle arrive dans un lieu, elle se rend toujours «rapidement aux toilettes avec ses amies pour prendre des photos» car «la plupart du temps, les photos rendent vraiment bien». «Les clients s’attendent déjà à ce que le restaurant ou le club soit agréable», explique Marianah, cliente de The Library. «Mais lorsqu’ils entrent dans les toilettes et ont l’impression d'être dans une galerie d’art ou un salon luxueux, ils sont pris au dépourvu.» «Ce moment de surprise rend l’expérience encore plus mémorable», et donc «instagrammable», poursuit-elle. La tendance, qui existe dans de nombreux pays, est devenue virale auprès des Nigérianes de la classe moyenne et supérieure, dans un pays où près de 60% des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Champagne et chandeliers Le club Zaza, valeur sûre des nuits lagosiennes depuis plusieurs années, s’est récemment refait une beauté et a misé gros sur le nouveau look de ses toilettes pour femmes. Plusieurs clientes, moulées dans des robes aux couleurs vives, réajustent leurs décolletés, se déhanchent savamment et lancent une oeillade lascive toute en faux cils à leur smartphone, tête légèrement penchée en arrière. Les murs au papier peint fleuri et aux multiples miroirs permettent d’essayer différents angles de prise de vue. Afin de s’assurer du confort et du temps de pose adéquats, les patrons du lieu ont imaginé une astuce qui fait mouche. En pressant un bouton rouge dans le mur, une coupe de champagne apparaît par une petite lucarne, gratuitement, pour embellir l’attitude et faciliter les sourires. «La décoration est très importante pour les Nigérianes, on doit être créatif pour les attirer», explique Johnny Franjeh, directeur adjoint de Zaza. Dans les toilettes, «on peut voir dix femmes qui attendent de presser le bouton, juste pour mettre une photo sur leur Instagram ou leur Snapchat», se réjouit-il. «Nous avons inventé cette tendance!», revendiquent de leur côté Ghada Ghaith et Rasha Jarmakani, directrices du Rococo, autre établissement branché de Lagos. Faux marbre du sol au plafond, chandelier en cristal, longs miroirs ceints de dorures sculptées, «You’re gorgeous» («tu es magnifique») comme inscrit au rouge à lèvre au-dessus du lavabo doré: les lieux d’aisance doivent mettre à l’aise. «Deux semaines avant l’ouverture, nous avons posté une photo de nous dans les toilettes, sans montrer les éviers ni les cuvettes, juste le sol et le chandelier», racontent-elles. «Deux heures après avoir mis la photo en ligne, nous avons eu 200 demandes de réservations car les gens pensaient que c'était la décoration de la salle, pas des toilettes», s’esclaffent-elles. Stephanie caresse ses longues tresses blondes et bombe la poitrine face au miroir, regard tourné vers les lavabos. Au Bar Called Paper d’Abuja, la capitale politique du Nigeria, une petite pièce «spéciale selfie» a été aménagée dans les toilettes: murs en plexiglass motifs psychédéliques du sol au plafond avec rétroéclairage et miroir géant pour l’effet de perspective, la silhouette de Stéphanie dans sa mini robe dos-nu à paillettes se réfléchit à l’infini. «La chose la plus importante que je recherche, c’est le bon angle pour mes photos, la lumière brille, tout est orange, comme si mes photos ressortaient plus lumineuses», explique la jeune femme de 26 ans. A Kano, deuxième ville la plus peuplée du pays et capitale du nord principalement musulman et traditionnel, la mode du selfie-toilettes fait aussi ses émules, mais sans la même ostentation. Dans les toilettes de l’Antika Restolounge, prisé par les jeunes de la ville, les manches des clientes se font plus longues, les robes plus amples et moins suggestives et les maquillages discrets. Mais même en pull et en casquette, les jeunes femmes passent de longues minutes dans les toilettes et jouent avec leur reflet dans les miroirs agencés sur un papier peint tropical. Leslie FAUVEL © Agence France-Presse