Saint-Gobain diversifie ses sources de financement grâce à la titrisation

Familier des placements privés, le groupe a réalisé une opération de titrisation adossée aux créances commerciales de sa filiale Point.P
Solenn Poullennec

Grâce à la titrisation, Saint-Gobain diversifie son financement. Le groupe producteur et distributeur de matériaux de construction a levé au début du mois de décembre 600 millions d’euros auprès d’un panel de six banques grâce à un programme de titrisation de créances commerciales de sa filiale Point.P.

Pour se financer, Saint-Gobain a très souvent recours aux marchés obligataires. Il a ainsi levé près de 600 millions d’euros (à des maturités allant jusqu'à 20 ans) via des placements privés en 2013. Le groupe a toutefois souhaité trouver des alternatives aux émissions à long terme qui soient moins chères et stables.

«Un programme de titrisation de créances commerciales est par construction du court terme, les taux sont donc plus bas mais c’est malgré tout un financement stable car les créances se régénèrent tous les mois», explique Daniel Biarneix, directeur financier adjoint de Saint-Gobain. «600 millions d’euros est significatif sur le volume d’émissions de l’année mais ce n’est qu’une petite partie de notre financement si on regarde notre encours de dette brute qui était d’environ 12,5 milliards d’euros à fin juin 2013».

Saint-Gobain a un programme de titrisation aux Etats-Unis et a eu recours à ce type de financement en Grande-Bretagne mais l’opération est une première en France et pour Point.P. La filiale est celle qui possède le plus de créances commerciales au sein du groupe. «C’est l’entité pour laquelle il était le plus facile de faire un programme de créances commerciales de grosse taille en n’ayant pas à gérer une multitude d’entités différentes», justifie Daniel Biarneix.

Les banques participantes font partie des financeurs classiques de Saint-Gobain. A côté de l’arrangeur principal Société Générale, Crédit Agricole CIB, HSBC, The Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, Mizuho Bank et Natixis ont pris des engagements à un an et trois ans. La majorité des banques ont eu recours à des conduits ABCP (asset-backed commercial papers). Saint-Gobain se contente de préciser que le coût annualisé initial du financement, indexé sur l’Euribor 1 mois, «serait de l’ordre de 0,8%», frais de mise en place et de gestion compris.

«En soi la structure de ce type d’opération est bien rodée», commente Fabrice Faure-Dauphin, associé chez Allen & Overy et conseil des banques. «Il y a quatre ou cinq ans ce type de groupe était absent de ce marché. Aujourd’hui, des grands groupes s’intéressent à la titrisation, soit pour réaliser des opérations déconsolidantes soit pour diversifier leurs sources de financement ».

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