SAC Capital se trouve de nouveau sous les projecteurs pour délit d’initié

Une filiale du gestionnaire alternatif est au centre d’une affaire « sans précédent » selon la SEC. L’emblématique Steven Cohen est inquiété
Benoît Menou

Le gendarme des marchés financiers américains, la SEC, a sorti le sifflet hier en déposant formellement plainte dans le cadre d’une affaire de délit d’initié présumé que l’autorité qualifie de «sans précédent». Mathew Martoma, un ancien gérant de la filiale CR Intrinsic Investors, aurait à l’été 2008 tiré parti de façon illégale d’informations privilégiées concernant les résultats de tests d’un produit destiné à lutter contre la maladie d’Alzheimer développé par les laboratoires Elan et Wyeth. Des informations divulguées par un médecin plongé au cœur de ces recherches, professeur de neurologie à l’Université du Michigan. Les opérations correspondantes sur les titres des laboratoires pharmaceutiques ont selon la plainte des autorités fédérales permis à leurs initiateurs la bagatelle de 276 millions de dollars, par le biais de ventes de titres à découvert avant publication de mauvaises nouvelles concernant les produits en développement. Le gérant, spécialiste du secteur de la santé, avait précédemment établi une position acheteuse conséquente sur les titres sur la base d’une grande confiance de son informateur quant au projet médical.

SAC Capital a déjà été à plusieurs reprises impliqué dans des affaires de délit d’initié. Mais pour la première fois, son emblématique fondateur Steven Cohen est personnellement visé. Il aurait validé les transactions sur les titres Elan et Wyeth, sans qu’il soit possible pour l’heure d’assurer à la lecture des documents remis au tribunal s’il avait ou pas conscience de l’origine frauduleuse des informations détenues par Mathew Martoma (qui a quitté le groupe en 2010). L’avocat de ce dernier a souligné que son client était un «gérant de portefeuille exceptionnel» et a assuré ne pas douter qu’il sera mis hors de cause. Un porte-parole de SAC Capital a assuré de la bonne foi du groupe et de Steven Cohen et de leur entière coopération avec les autorités. Steven Cohen aurait selon la plainte également vendu des titres des laboratoires quand son gérant lui a fait la confidence que les tests ne se déroulaient pas au mieux.

Certes, cette nouvelle affaire entre dans le cadre plus vaste des efforts concertés déployés par les autorités américaines, connus sous l’appellation du FBI d’«Operation Perfect Hedge». Une série d’enquêtes qui a pour l’instant permis de condamner une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles le fondateur de Galleon Raj Rajaratnam ou l’ancien cadre de Goldman Sachs Rajat Gupta.

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