SAC Capital aurait mis en œuvre un système généralisé de délit d’initiés

Le procureur de New York a engagé des poursuites pénales à l’encontre du gestionnaire alternatif fondé et dirigé par Steven Cohen
Benoît Menou
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SAC Capital Advisors agissait comme «un véritable aimant pour les tricheurs au sein du marché». Tel est le jugement asséné hier par le procureur général Preet Bharara à Manhattan à l’encontre du hedge fund sur lequel pèsent désormais des poursuites pénales pour délit d’initiés.

Au terme de près de sept années d’enquête, la justice américaine a frappé fort hier en accusant le gestionnaire alternatif fondé et dirigé par le célèbre Steven Cohen d’avoir institué un cadre de délit d’initiés systématique. Le dirigeant échappe, pour l’instant tout du moins, aux poursuites à titre personnel. Si les poursuites sont susceptibles de mener à la dissolution de SAC Capital, le gestionnaire a soutenu hier que la mise en accusation prononcée ne devait à ce stade pas remettre en cause la bonne marche du gestionnaire alternatif, dont le montant des actifs atteint 15 milliards de dollars.

Une première audience doit se tenir aujourd’hui. Une nouvelle aventure s’engage quelques mois seulement après que SAC Capital a accepté de verser 616 millions de dollars pour mettre un terme à des poursuites de la SEC concernant des délits d’initiés par deux gérants.

Le système mis en place entre 1999 et 2010 a impliqué une vingtaine de sociétés et permis de dégager selon l’accusation des centaines de millions de dollars en profits illicites. Le texte du tribunal de New York avance que «des pratiques interdites par des salariés ainsi qu’une indifférence de la hiérarchie ont mené à des actes de délit d’initiés significatifs et généralisés à un niveau sans précédent connu au sein du secteur de la gestion alternative».

Steven Cohen a bien selon l’accusation «encouragé» les salariés de SAC Capital à obtenir des informations sensibles tout en ignorant les avertissements sur le fait que ces pratiques pouvaient être répréhensibles. Certains des gérants du gestionnaire alternatif ont d’ores et déjà plaidé coupable et annoncé qu’ils coopéraient avec la justice. SAC Capital aurait ainsi encouragé ses gérants de portefeuille à nouer des contacts leur permettant de détenir des informations «inaccessibles aux autres investisseurs» sans pour autant mettre en place des contrôles suffisants pour s’assurer que cet avantage concurrentiel ne virait pas au délit d’initié.

Plus de 80 gérants, analystes, avocats et fournisseurs d’informations privilégiées au sein d’entreprises cotées ont déjà été condamnés pour délit d’initié depuis l’été 2009 au terme de poursuites engagées par le procureur général ou le FBI à New York.

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