Proparco devient actionnaire à 25% de CDC Climat Asset Management

L’institution financière confie à la filiale de la Caisse des dépôts la gestion de deux mandats de 15 millions d’euros chacun pour investir en Afrique
Frédérique Garrouste

Conjuguer l’aide au développement et la lutte contre le changement climatique dans les mêmes projets. Tel est l’objectif poursuivi par le partenariat que viennent de conclure Proparco, filiale de l’Agence Française de Développement (AFD) qui finance des projets privés de développement, et CDC Climat. Cette dernière laisse à cet effet son partenaire entrer à 25% au capital de sa filiale, CDC Climat Asset Management, chargée de concrétiser l’alliance. Les 30 millions d’euros confiés par son nouvel actionnaire seront investis en Méditerranée et en Afrique subsaharienne, où les projets intégrant la dimension carbone font défaut.

«Les projets limitant les émissions de CO2 constituent un gisement de chances mal exploitées par les pays de ces régions, et capables de jouer comme un levier sur leur développement», assure Etienne Viard, directeur général de Proparco. Il est vrai que structurer des projets de développement de telle sorte qu’ils débouchent sur la création de certificats d’émission de CO2 demande une approche spécialisée de la finance carbone. Tel sera donc le rôle de CDC Climat AM, créée en septembre dernier avec une dotation de 60 millions d’euros.

L’objectif est de lever deux fonds à partir des enveloppes confiées par Proparco. Les deux partenaires vont en effet faire jouer leur complémentarité pour faire des offres à des porteurs de projets de réduction des gaz à effet de serre mais aussi pour proposer des investissements nouveaux, liés notamment à la croissance des villes. Par leur propre mise de fonds, les deux acteurs publics entendent restaurer la confiance des investisseurs dans des régions secouées actuellement par l’instabilité politique.

L’objectif est également de fournir un signal positif à la finance carbone et notamment au système européen de quotas, alors que les incertitudes sur l’après-Kyoto orientent les acquéreurs de crédits carbone vers des achats à l’horizon d’un à deux ans, ce qui rend difficile le montage de projets rentables. Et s’ils investissent via CDC Climat AM, les investisseurs disposent d’un accès à un portefeuille d’actifs carbone diversifié, d’autant que la société, qui attend son agrément AMF dans les prochaines semaines, envisage aussi de lancer bientôt une activité dans le domaine de la lutte contre la déforestation.

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