
Pressée par la BCE, Chypre cherche toujours un plan B

La Banque centrale européenne a posé un ultimatum à Chypre : faute d’accord avec la Troïka, la BCE coupera lundi le robinet des liquidités d’urgence (ELA) aux banques du pays. La crise chypriote pose un «risque systémique» pour la zone euro, a prévenu le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. «Nous devons travailler à un programme qui mettra fin à ce risque», a-t-il déclaré devant le Parlement européen.
Les banques chypriotes sont fermées depuis vendredi et ne devraient pas ouvrir avant mardi. Lors d’une conférence téléphonique des représentants des ministères des finances de la zone euro, la question d’une sortie de Chypre a même été évoquée, selon Reuters.
Après le rejet par le parlement chypriote du plan de sauvetage européen comprenant une taxe sur les dépôts bancaires, le conseil des ministres chypriote s’est penché hier soir sur un «plan B». Cité par le Financial Times, le gouverneur de la banque centrale chypriote, Panicos Demetriades, indique que le parlement étudiera ce matin un rapport de 61 pages incluant la scission de Laiki, la deuxième banque du pays, avec une séparation de ses actifs sains et toxiques. «En établissant ce cadre législatif, des mesures de résolution seront imposées à Popular Bank [Laiki], de manière à ce qu’elle soit en position de continuer à offrir des services bancaires à ses clients».
Et d’ajouter que les dépôts seraient garantis à hauteur de 100.000 euros, et les emplois dans les banques sauvegardés. «Dans le cas contraire, Laiki Bank se retrouverait en faillite immédiate et mettrait fin à ses activités, avec des conséquences catastrophiques pour les travailleurs, les déposants dans leur ensemble, notre système bancaire et l’économie du pays».En théorie, les dépôts inférieurs à 100.000 euros en zone euro sont garantis, ce qu’a réaffirmé hier soir l’Eurogroupe.
Privé d’accès au marché, Chypre a vu sa note dégradée hier soir d’un cran par S&P à CCC, avec une perspective négative. Le pays doit trouver les moyens de financer sa part du plan de sauvetage européen qui s’élève à 7 milliards d’euros sur un total de 17 milliards. L’instauration d’une taxe sur les dépôts aurait rapporté 5,8 milliards. La taxe proposée par l’Europe était de 6,75% pour les dépôts inférieurs à 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil.
Les réflexions du camp chypriote s’articulent en outre autour d'éventuelles restrictions des mouvements de capitaux. Afin d’éviter un «bank run» et de garantir une liquidité suffisante pour les déposants dans les banques chypriotes, la BCE serait prête à prendre des mesures de contrôle des capitaux, telles que l’abaissement du plafond quotidien de retraits autorisés au guichet, actuellement à 400 euros par client, selon le Handelsblatt. Un gel de l’épargne est également envisagé. Des mesures qui seraient indépendantes d’un éventuel accord avec la Troïka.
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