Pékin presse le pas pour faire du yuan une devise internationale

La PBOC compte permettre aux exportateurs et importateurs en Chine d’effectuer leurs règlements commerciaux transfrontaliers dans la devise chinoise
Tan Le Quang

Après avoir étendu en janvier le programme QFII (qualified foreign institutional investor) aux sociétés de gestion chinoises pour leur permettre de solliciter les investisseurs étrangers, les autorités chinoises comptent développer davantage les règlements commerciaux transfrontaliers en yuan, effectués par les importateurs et exportateurs à travers le pays en 2011. Ce projet publié hier par la Banque Populaire de Chine (PBOC) souligne les ambitions de la puissance asiatique de passer petit à petit d’un système de contrôle étroit du yuan à une monnaie internationale et convertible ces prochains années.

«La demande du marché pour l’utilisation transfrontalière du yuan s’accroît et l’activité transfrontalière est attendue en forte hausse», indique la PBOC. La valeur des règlements effectués en 2010 a atteint les 506,3 milliards de yuans (77 milliards de dollars). Le pays n’en est pas à son premier essai, puisqu’il a déjà testé une approche sur le yuan plus souple en permettant aux importateurs et exportateurs dans vingt provinces de conduire leurs activités en devise chinoise. Aujourd’hui, son nouveau programme d’envergure nationale porte sur 67.000 entreprises. La banque centrale veut aussi étudier la possibilité de permettre à l’investissement direct étranger d’utiliser le yuan.

Alors qu’elle a dévoilé hier que cinq banques étrangères, dont HSBC et Standard Chartered, avaient la permission d’investir sur le marché interbancaire chinois dans la limite d’un quota combiné de 29,2 milliards de yuans (4,4 milliards de dollars), la PBOC compte accroître le nombre de canaux permettant au yuan d’entrer en Chine en autorisant plus de banques étrangères à acheter des obligations sur le marché onshore.

La PBOC compte encourager l’utilisation du yuan dans l’investissement et le commerce bilatéral en augmentant le nombre d’accords bilatéraux de swaps de devises avec ses contreparties. Le montant des swaps signés par la PBOC atteint les 803,5 milliards de yuans (123 milliards de dollars). Elle est prête à répondre activement aux demandes des banques centrales étrangères souhaitant utiliser le yuan en tant que monnaie de réserve et souhaite donner à son Comité de politique monétaire, qui est un corps consultatif, un plus grand rôle dans l'élaboration de la politique.

Hier, la devise chinoise se traitait à 6,57 yuans contre 1 dollar. Le marché voit la parité à 6,41 d’ici 12 mois, soit une hausse potentielle de 2,4%.

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