«On peut douter de la validité des instruments proposés pour faire baisser l’euro»

Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Attendez-vous de la BCE qu’elle décide d’agir pour faire baisser l’euro?

- Jean-Louis Mourier : Les banquiers centraux européens semblent désirer empêcher une appréciation supplémentaire de l’euro, plus que le faire baisser. Ils utilisent, pour l’heure, abondamment l’arme de la communication. En affirmant qu’une reprise de la tendance à l’appréciation de l’euro justifierait une détente supplémentaire de la politique monétaire, ils ont réussi à stabiliser son taux de change face au dollar. Mais ils suscitent aussi des attentes. Dans un discours prononcé le 24 avril, Mario Draghi a été particulièrement clair sur l’utilisation des différents outils à la disposition de la banque centrale. La réponse à un durcissement des conditions monétaires, notamment provoqué par l’appréciation de l’euro sur le marché des changes, passerait d’abord par une baisse supplémentaire des taux directeurs, y compris du taux de la facilité de dépôt, aujourd’hui nul. Il s’agirait de rendre l’euro moins attractif.

- La BCE dispose-t-elle des outils pour faire baisser durablement l’euro/dollar?

- On peut émettre des doutes sur la validité des instruments proposés pour peser sur le taux de change de l’euro. Si l’action de la BCE est jugée de nature à éloigner le spectre de la déflation et à permettre une reprise plus soutenue de l’activité, les flux de capitaux continueraient à affluer dans la zone euro. Inonder les marchés de liquidités ne serait pas plus efficace: l’examen des mouvements de taux de change lors des QE japonais, anglais ou américains ne permet pas d’affirmer qu’un tel programme en Euroland favoriserait la dépréciation de la devise.

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