
Nouvel obstacle au projet de fusion entre American Airlines et US Airways
La fusion entre American Airlines et US Airways a du plomb dans l’aile. Rejoignant cinq Etats (l’Arizona, la Floride, la Pennsylvanie, le Tennessee et le Texas), le département américain de la Justice (DoJ) a annoncé hier avoir porté plainte afin de bloquer tout projet de rapprochement entre les sociétés aériennes américaines, en invoquant un risque de hausses de prix pour les passagers. «Cette opération pèserait sur les consommateurs, avec une hausse des tarifs, des commissions et une réduction de ses choix. L’action lancée aujourd’hui prouve notre détermination à nous battre pour le meilleur intérêt des consommateurs en leur assurant une concurrence robuste sur le marché», s’est justifié Eric Holder, le procureur général.
La Commission européenne avait pourtant donné en début de mois son feu vert à cette opération, annoncée au mois de février dernier, et qui prévoit de fusionner AMR, la maison-mère d’American Airlines en faillite depuis novembre 2011, avec US Airways qui devait détenir une participation de 28% dans le nouvel ensemble. Le projet devait en outre donner naissance au premier transporteur américain et à un géant mondial du secteur qui aurait un poids de 11 milliards de dollars de capitalisation boursière, et viendrait ainsi concurrencer plus fortement les deux autres géants américains du secteur: Delta Air Lines et United Continental.
Le DoJ rappelle que les deux sociétés sont actuellement en concurrence directe sur plus d’un millier de trajets pour lesquels elles offrent des vols en correspondance, et sur de nombreuses liaisons directes. Leur rapprochement conduirait ainsi à une concentration de plus de 80% du marché américain du transport aérien commercial, réduit à seulement quatre compagnies. Il s’agit pourtant d’une première pour le DoJ qui ne s’était opposé ni au rapprochement entre US Airways et America West Airlines en 2005, ni à l’acquisition de Northwest Airlines par Delta Air Lines en 2008, ni à la fusion entre United et Continental Airlines en 2010, pas plus qu’à l’acquisition d’AirTran Airways par Southwest Airlines en 2011.
De quoi faire dévisser le cours de l’action US Airways de plus de 11% à la Bourse de New York hier, alors que le titre AMR, coté sur le marché OTC, perdait la moitié de sa valeur, pour tomber à seulement 3,2 dollars. Un tribunal des faillites doit se prononcer demain sur le plan de réorganisation d’AMR, qui repose essentiellement sur la fusion avec US Airways.
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Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse