«Nous n’arrivons pas trop tard dans le marché des ETF en Europe»

Trois mois après que Goldman Sachs Asset Management (GSAM) a annoncé son entrée dans le marché ETF européen, Peter Thompson, responsable de l’activité ETF en Europe pour GSAM, explique pourquoi il est encore temps pour la firme d’obtenir sa part du gâteau en Europe continentale.
Tuba Raqshan (Asset News, Groupe L’Agefi)
Peter Thompson, responsable de l’activité ETF en Europe pour GSAM
Peter Thompson, responsable de l’activité ETF en Europe pour GSAM  -  DR.

S’exprimant pour la première fois en Europe, Peter Thompson, responsable de l’activité ETF en Europe pour GSAM, en dit plus à Asset News sur les derniers développements de son offre passive destinée à la clientèle d’Europe continentale.

Asset News : Comment le marché européen a-t-il répondu à votre offre ETF ?

Peter Thompson : Nous avons eu une réponse très positive. Les investisseurs regardent de près leur portefeuille et veulent différents niveaux de prix. Avant que nous ne démarrions notre activité ETF, les seuls niveaux de prix que nous pouvions offrir concernaient la gestion active. Avoir un ETF avec un niveau de prix différent permet aux clients de bouger leurs pions sur diverses classes d’actifs. Au final, un ETF est une enveloppe adaptable, attrayante et demeure un moyen pratique de fournir du contenu d’investissement.

Ne trouvez-vous pas votre arrivée tardive dans le marché ETF européen ?

Aux Etats-Unis, le marché ETF a 20 ans et 5.000 milliards de dollars d’encours sous gestion. On nous demande souvent si nous ne nous sommes pas arrivés trop tard dans le marché européen. Ma réponse est oui, nous sommes en retard mais nous n’arrivons pas trop tard. Le marché continue d’enregistrer une croissance à deux chiffres - 15 à 25% par an – ce n’est pas un marché mûr. Le marché européen poursuit son développement comparé au gigantesque marché américain, où les ETF représentent 25% des encours de l’industrie des fonds. En Europe, cela représente 6 à 7% des encours.

Il y a un immense potentiel de croissance car les segments de clientèle particulière commencent à peine à se développer et les ETF se fraient un chemin dans les différents canaux de distribution. Nous pensons qu’il y a là un mouvement vers une grande zone grise qui se situe entre la gestion active tirée par l’alpha et la gestion passive pure basée sur la capitalisation boursière, une version du smart beta en somme. Avec nos ETF, nous avons simplement pris ce que nous faisons pour nos clients institutionnels dans un service sur mesure et nous le faisons pour tous dans un cadre formel, transparent et réglementé.

Quel est votre investisseur type en Europe ? Comment se distingue-t-il de votre clientèle américaine ?

Aux Etats-Unis, c’est simple. Les ETF sont parfaits pour les registered investment advisers (RIA), l’équivalent des IFA (independent financial adviser) dans le marché britannique. Cette catégorie représente 70 à 80% du marché.

Historiquement aux Etats-Unis, les clients institutionnels sont minoritaires dans le marché ETF. Cependant, en Europe, c’est l’opposé qui se produit. Les institutionnels tirent le marché depuis ses débuts et le segment de la clientèle particulière grossit à un rythme différent dans différents pays. En moyenne, les clients particuliers en Europe représentent 20% de la demande ETF et les institutionnels le reste. Bien que la clientèle retail soit minoritaire, elle grandit vite.

Grand mouvement vers les stratégies passives

Votre offre passive ne dilue-t-elle pas vos services de gestion active ?

Nous voyons bien les forces à l’œuvre dans le marché. Les frais de gestion active ont chuté au cours des dix à quinze dernières années. Il y a eu un grand mouvement vers les stratégies passives. Nous sommes réalistes quant aux souhaits de nos clients. Sans la capacité de fournir une solution dans une enveloppe ETF à un certain niveau de prix, nous n’aurions pas pu nous mesurer à la concurrence dans cette activité.

En quoi les ETF sont-ils avantageux pour les investisseurs ?

Il ne faut jamais sous-estimer la valeur du confort. Il existe un vieux dicton américain qui dit: cela fait ce qui est écrit sur la boîte. C’est la façon dont fonctionnent les ETF. Il y a une notion de transparence, de confort et de large choix.

Les tendances observées dans la gestion passive vont-elles se poursuivre en 2020 ? Comment allez-vous jouer cette tendance chez GSAM ?

Le coût payé par le client pour la gestion de son argent va continuer de baisser au fil du temps. C’est une bonne chose pour le client. Les ETF font partie de cette tendance et l’alimentent de nombreuses façons.

C’est là que notre stratégie s’insère, les investisseurs n’ont pas à sacrifier le contenu qualitatif de l’investissement juste pour atteindre un niveau de prix attrayant. Je serais surpris si cette tendance s’arrête. D’ici un an, nous voulons offrir quatre blocs d’allocation core – actions américaines, actions européennes, high yield, crédit – au sein de solutions passives intelligentes sous un format ETF.

Pour nous, le débat n’est pas gestion active contre gestion passive mais gestion active et gestion passive dans un portefeuille car il y a de la place pour les deux. Nous devons lancer sept à dix produits sur les 1douze prochains mois pour avoir un portefeuille diversifié, multi-actifs et complet.

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