
Natixis est condamné à 150.000 euros d’amende pour les manquements d’Icmos
Avant de s’éteindre, Icmos laisse une ardoise à sa maison mère Natixis. Cette filiale en liquidation a été condamnée à une amende de 150.000 euros par la commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le représentant du collège avait requis le 18 novembre 250.000 euros à l’encontre de cette petite société de multigestion alternative, logée dans la BFI de Natixis.
Compte tenu des moyens très limités d’Icmos, mise en extinction fin 2012, Natixis pourrait bien être le payeur. La banque n’était pas joignable hier soir pour dire si elle compte faire appel de cette décision, rendue publique en fin de journée.
L’AMF reproche à Icmos des insuffisances dans son contrôle des risques. En 2009 et 2010, la société n’a pas été «en mesure de procéder à une contre-valorisation indépendante des instruments dérivés complexes des fonds à formule de la gamme Aivelys», commercialisée dans les Banques Populaires. Elle recourait en effet aux modèles de Natixis, sa contrepartie unique pour ces produits, et n’a pas justifié «l’historique des modifications du paramétrage du modèle de contre-valorisation». Le manquement est jugé d’une «particulière gravité» car les fonds Aevlys, dont les encours sont passés de 66 millions à 164 millions d’euros sur la période, étaient destinés au grand public. L’AMF n’a en revanche pas retenu le sous-grief relatif à l’organisation du contrôle des risques.
Le régulateur critique par ailleurs le manque d’indépendance d’Icmos vis-à-vis de Natixis. La société recourait à des salariés détachés de sa maison mère sans avoir mis en place de «conventions appropriées», détaillant par exemple leur rattachement hiérarchique. Ces manquements, relevés par le conseil de surveillance d’Icmos lui-même, concernaient le personnel dédié aux «fonctions essentielles» de gestion d’actifs et de contrôle interne et conformité. Sur la recommandation du représentant du collège de l’AMF, la commission des sanctions n’a toutefois pas retenu un sous-grief lié à l’insuffisance des effectifs par rapport à ceux annoncés dans le dossier d’agrément: le régulateur avait été informé des difficultés rencontrées par Icmos dans son développement.
La sanction finale tient compte de la gravité des manquements et de leur durée, mais elle prend aussi en compte les mesures correctrices prises par Icmos et l’absence de préjudice des investisseurs, précise la décision de l’AMF
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris reste prudente dans l’attente d’une baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine. L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine «sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes», résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, «le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient» et «cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux», marquant «un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed», estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est «pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme» des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italien Sur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, «au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Israël pilonne violemment Gaza, les États-Unis somment le Hamas de négocier
Gaza - L’armée israélienne a mené mardi des bombardements intenses et meurtriers contre la ville de Gaza, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avertissant le Hamas qu’il restait peu de temps pour trouver une solution diplomatique. Avant de quitter Israël pour le Qatar, M. Rubio a promis le «soutien indéfectible» de son pays à Israël pour éliminer le Hamas dans la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. «Gaza brûle. L’armée frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l’armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas», a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz. Un habitant, Ahmed Ghazal, a fait état à l’AFP de «bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza», décrivant une «explosion qui a violemment secoué le sol du quartier» dans les premières heures de mardi. «J’ai couru dans la rue, sur le site de la frappe», «trois maisons» d’un bloc résidentiel «ont été complètement rasées. De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris», a-t-il ajouté. Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’AFP qu’il y avait «des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres après des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa à Gaza-ville». Il a fait état de 17 morts à travers le territoire palestinien assiégé par le troupes israéliennes et affamé, en grande majorité à Gaza-ville, d’où les habitants ont fui en grand nombre depuis des semaines. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. «Des sauvages» Depuis un mois, l’armée israélienne a intensifié ses attaques à Gaza-ville avec l’objectif de s’emparer de cette agglomération qu’elle présente comme l’un des derniers bastions du Hamas dan le territoire. «Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons que nous avons une très courte fenêtre de temps pour qu’un accord puisse être conclu» avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant «probablement quelques jours et peut-être quelques semaines». Il a déclaré que les Etats-Unis préfèreraient une solution diplomatique qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d’ajouter: «parfois, lorsqu’on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n’est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver.» Le secrétaire d’Etat, qui a rencontré lundi à Jérusalem des familles des otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre, a reconnu que le Hamas disposait d’un moyen de pression en les retenant. «S’il n’y avait pas d’otages (...) cette guerre aurait pris fin il y a un an et demi», a-t-il estimé. Le Forum des familles des otages a déclaré dans un communiqué que celles-ci étaient «terrifiées» pour leurs proches après l’intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu «fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener». Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement. «Un génocide à Gaza» Après Jérusalem, M. Rubio est arrivé mardi à Doha pour exprimer à l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain après la frappe israélienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et un allié des Etats-Unis. Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu’Israël «ne frappera (plus) au Qatar». M. Rubio a affirmé que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour parvenir à un accord à Gaza. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l’armée israélienne. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. L’ONU y a déclaré la famine, ce qu’Israël dément. Mardi, Israël a «rejeté catégoriquement le rapport biaisé et mensonger» d’une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU qui l’accuse de commettre un «génocide» dans la bande de Gaza. La commission est arrivée "à la conclusion qu’un génocide se produit à Gaza et continue de se produire», a déclaré à l’AFP sa présidente, Navi Pillay. «La responsabilité incombe à l’Etat d’Israël.» Equipe de l’AFP vec Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem © Agence France-Presse