Moscou lance une opération séduction à l’attention des investisseurs internationaux

Des sources concordantes évoquent le lancement d’un fonds de 10 milliards de dollars abondé par les pouvoirs publics russes
Benoît Menou

La Russie n’est pas un pays de Cocagne pour les investisseurs internationaux. Moscou semble souhaiter remédier à leur frilosité, diverses sources ayant évoqué hier une double initiative dirigée par le Kremlin, à savoir la création d’un fonds soutenu par la puissance publique et celle d’un comité de conseil à Dimitri Medvedev.

Ce comité serait destiné à aiguiller le président russe en vue de renforcer le poids de Moscou en tant que centre financier international. Les négociateurs russes seraient en discussions pour faire prendre part à ce projet des personnalités telles que les patrons de Goldman Sachs, de Bank of America ou de JPMorgan, ainsi que celui de Blackstone. Des représentants de BNP Paribas ou d’UniCredit pourraient aussi rejoindre le tour de table de comité de haut vol, selon le Financial Times, qui a le premier fait état du projet.

Le fonds d’investissement en projet a particulièrement retenu l’attention. Il s’agirait d’une initiative conjuguant les fonds privés et publics, pour un montant total de 10 milliards de dollars. Le quotidien britannique assure avoir reçu confirmation de l’existence de négociations pour un tel fonds de la part d’un porte-parole du Premier ministre adjoint Igor Shuvalov. La banque publique de développement VEB serait associée à Goldman Sachs, selon Bloomberg, pour piloter l’opération et draîner dans leur sillage des géants du private equity comme Blackstone, Apollo ou Carlyle. Vladimir Dmitriev, le président de VEB, a reconnu la semaine dernière que la banque discutait avec des fonds souverains tels le singapourien Temasek ou le chinois CIC en vue d’investissements conjoints en Russie.

Carlyle aurait cependant déjà décliné l’invitation de Moscou, selon une source citée par Reuters. Le fonds a fermé son bureau russe en 2005, un an seulement après son ouverture. Son cofondateur David Rubinstein a répété la semaine passée encore que le pays ne permettait pas aux investisseurs occidentaux d’espérer des gains en rapport avec les risques pris. En septembre dernier, il avait regretté le manque de diversification de la Russie au-delà des ressources naturelles. Etant donné que les affaires intéressantes semblent réservées aux oligarques, qui disposent de confortables réserves financières, le pays n’aurait pour l’heure tout simplement pas besoin des capacités du private equity international.

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