Mendès France ou rien

Philippe Mudry

La Cour des comptes vient de délivrer un diagnostic sur lequel il n’est rien à reprendre. Les données du problème sont sur la table : les objectifs de déficit pour 2013 seront dépassés, les prélèvements obligatoires sont à un sommet tout comme le poids de la dépense publique par rapport au PIB, sans équivalent parmi les pays de l’OCDE, Danemark excepté. Les efforts consentis jusqu’ici, pour l’essentiel demandés au contribuable, doivent être accentués, du côté de la dépense cette fois. Pour atteindre le but, 28 milliards d’allègements sont nécessaires en deux ans, à supposer que le rendement de l’impôt ne déçoive pas. Voilà qui ne laisse aucun doute sur la nécessité de rogner les dépenses sociales et de s’attaquer au « mammouth » administratif dont la Cour rappelle l’importance budgétaire volontairement sous-estimée, surtout localement. Bref, le temps est venu pour François Hollande de trancher les sujets qui fâchent ses gros bataillons électoraux. Ce n’est pas agréable mais capital pour l’avenir du pays et de l’Europe. La Cour rappelle qu’à 90% du PIB, la dette publique rend la France très vulnérable à une hausse des taux. Or les marchés jugeront la crédibilité de sa politique. D’autres hommes d’Etat tout aussi à gauche que l’actuel président, Pierre Mendès France en particulier, eurent en leur temps le courage de dire la vérité et d’agir en conséquence au risque de leur carrière politique. Le chef de l’Etat est-il ou non de leur étoffe ?

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