Londres reporte ses objectifs de réduction de dette

L’abaissement des prévisions de croissance accroîtra de 56 milliards de livres les besoins d’emprunt dans les prochaines années
Stéphanie Salti, à Londres

Le gouvernement britannique n’a pas l’intention de dévier de la politique d’austérité entamée depuis trois ans. «Cela prend plus de temps que nous l’aurions espéré mais nous devons continuer sur ce chemin» a réaffirmé hier George Osborne lors de la présentation du budget. L’abaissement des perspectives de croissance a cependant pesé sur la marge de manœuvre du gouvernement. L’OBR, l’organisme de supervision budgétaire rattaché au Trésor, a prédit une croissance pour cette année de 0,6% contre 1,2% anticipé en décembre, et de 1,8% en 2014 au lieu de 2%. Pour les années à venir, l’organisme indépendant a néanmoins confirmé une progression du PIB à 2,3% en 2015, 2,7% en 2016 et 2,8% en 2017, des perspectives jugées encore trop optimistes par les économistes.

Dans un contexte de croissance plus faible que prévu, la réduction du déficit et de la dette sera aussi beaucoup plus longue à atteindre. Selon l’OBR, le déficit tombera cette année à 7,4%, puis 6,8% en 2013-2014 (6,1% prédits en décembre), 5,9% en 2014-2015 (5,2%) et 5% en 2015-2016 (au lieu de 4,2%). Le gouvernement devra aussi emprunter 56,3 milliards de livres de plus qu’anticipé en décembre au cours des années à venir. Le ratio dette publique/PIB ne diminuera qu’à partir de 2017-2018 où il devra atteindre 84,8%, avec deux ans de retard.

Dans le cadre d’un budget fiscalement neutre, le chancelier de l’Echiquier a annoncé une série de mesures destinées à soutenir les entreprises et les ménages. L’impôt sur les sociétés, ramené à 21% l’an prochain, sera encore abaissé d’un point à 20% à partir d’avril 2015. En revanche, les banques ne bénéficieront pas de la générosité de l’Etat: la taxe bancaire sera relevée à 0,142% en 2014. Le chancelier s’est aussi attaqué à l’évasion fiscale en nouant des accords avec l’île de Man, Jersey et Guernesey afin de pouvoir rapatrier 3 milliards de livres.

A partir de l’année prochaine, les contribuables bénéficieront d’une exonération d’impôt sur le revenu jusqu’à 10.000 livres de revenus par an, plus tôt que prévu, tandis que les ménages seront aussi exonérés fiscalement pour la garde des enfants sous certaines conditions. Une enveloppe de 3,5 milliards de livres sera allouée pour encourager l’achat d’un logement. La réduction des dépenses de l’Etat se poursuit également: le budget d’un certain nombre de ministères sera réduit de 1% par an sur les deux prochaines années.

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