Londres garde l’austérité en ligne de mire

Les entreprises et les épargnants ont été les principaux bénéficiaires du programme budgétaire présenté hier par le chancelier de l’Echiquier
Stéphanie Salti, à Londres

C’est un budget pour les faiseurs, les créateurs et les épargnants» ( makers, doers and savers) a conclu le chancelier de l’Echiquier britannique George Osborne lors de la présentation du budget hier pour l’année fiscale 2014-2015. A un an de l’organisation des élections générales, le ministre des finances a en effet décidé de distribuer ses bons points à sa base électorale sans pour autant dévier de sa politique d’austérité entamée en 2010.

George Osborne a indiqué que l’économie avait encore besoin d’être rééquilibrée : il a notamment donné un coup de pouce aux entreprises en décidant ainsi de doubler la prime fiscale à l’investissement à 500.000 livres dès le mois prochain. Le programme de financement à l’intention des entreprises exportatrices va également doubler à 3 millions de livres et ses taux d’intérêts vont être réduits. Dans cette distribution de cadeaux, les classes moyennes n’ont pas été oubliées : le seuil de l’exonération de l’impôt sur le revenu va être relevé à 10.500 livres par an tandis que celui de la tranche des revenus imposée à 40% va passer de 41.450 à 41.865 livres. Les particuliers vont également bénéficier d’un assouplissement des règles de l’épargne : les retraités ne seront plus contraints de convertir leurs retraites en rentes viagères et ils seront aussi autorisés à souscrire des obligations d’Etat, susceptibles de leur assurer de meilleurs rendements...

Revers de la médaille, le gouvernement va encore réduire son intervention en plafonnant l’ensemble des aides publiques à 119 milliards de livres en 2015-2016, un montant qui progressera graduellement à 127 milliards de livres en 2018-2019 conformément au taux d’inflation. Cette politique d’aide sélective a été portée par une amélioration des conditions économiques : les perspectives de croissance ont été relevées à 2,7% cette année, comparés à une estimation préalable de 2,4%, et à 2,3% au lieu de 2,2% pour 2015.

Par effet de rebond, les prévisions de déficit ont été révisées à la baisse à 108 milliards de livres cette année, soit 12 milliards de moins qu’anticipé l’an dernier, puis à 95 milliards en 2014-2015, et 75 milliards en 2015-2016. Un hypothétique excédent de 5 milliards de livres est attendu en 2018-2019. Le DMO, l’agence publique de gestion de la dette, a ainsi ramené à 128,4 milliards de livres son programme d'émission de Gilts en 2014-2015, une baisse de 25 milliards.

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