L’Italie a quasiment bouclé son programme de financement 2012

Le Trésor a abondé hier pour la première fois depuis 18 mois une souche de maturité supérieure à 15 ans. La demande reste bonne
Alexandre Garabedian

Rome touche au but. L’Italie a adjugé hier 5 milliards d’euros de dette sur trois souches obligataires à échéance 2015, 2023 et 2029, le maximum qu’elle se proposait de lever. Avec cette opération, le pays a réalisé environ 95% de son programme de financement à moyen et long terme pour 2012. Il lui reste 10 à 12 milliards d’euros à émettre d’ici à la fin de l’année, sachant qu’une nouvelle ligne à 3 ans doit être proposée aux investisseurs mi-décembre.

Les adjudications de mercredi consistaient en des abondements de souches existantes. Sur la ligne juillet 2015, l’Italie a levé 3,5 milliards, trouvant un rendement moyen en baisse à 2,64% malgré un taux de couverture un peu inférieur (1,5 fois) à celui du mois dernier.

Mais l’intérêt de l’opération résidait surtout dans la ligne novembre 2029: le Trésor italien rouvrait une ligne d’une échéance supérieure à 15 ans pour la première fois depuis mai 2011. Il a alloué 683 millions d’euros sur cette ligne portant un coupon de 5,25%, avec un rendement moyen de 5,33%. Sur la ligne de maturité août 2023, 816 millions ont été émis à un rendement de 4,81%. Les ratios de demande sur offre ont été dans les deux cas proches de 1,5. «Les montant d’adjudication sont faibles et répartis sur deux souches différentes, l’offre devrait donc être absorbée sans trop de pression», estimait Chiara Cremonesi, stratégiste taux d’UniCredit, avant la transaction.

Les conditions n’étaient pourtant pas idéales puisque les rendements italiens ont eu tendance à remonter légèrement ces dernières semaines. Depuis la mi-octobre, le taux à 10 ans est passé de 4,76% à près de 5%, et le 2 ans a connu le même écartement (de 2% à 2,3%). La fin du rally observé cet été est due aux hésitations de l’Espagne à demander une aide européenne et au retour du dossier grec sur le devant de la scène – la nouvelle accélération de la contraction du PIB de la Grèce à 7,2% sur un an au troisième trimestre, publiée hier, montrant l’étendue du désastre.

L’Italie bénéficie cependant pleinement de l’effet Draghi sur les marchés, depuis l’annonce du programme de rachats d’emprunts d’Etat de la BCE. Avant l’émission d’hier, «le coût moyen de financement depuis le début de l’année (bons du Trésor et dette moyen/long terme) a été de 3,25%, contre 3,61% l’année passée», souligne Chiara Cremonesi.

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