L’intégration du renminbi dans les DTS du FMI gagne en crédibilité

Le Fonds monétaire a estimé pour la première fois hier que le taux de change de la monnaie chinoise n'était désormais plus sous-évalué.
Patrick Aussannaire

Il s’agit d’une nouvelle étape vers l’intégration du renminbi (RMB) dans les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Le Fonds monétaire international a estimé hier pour la première fois que «l’appréciation réelle effective substantielle l’an dernier a amené le taux de change à un niveau qui n’est plus sous-évalué», tout en ajoutant que la Chine devrait adopter un taux de change totalement flexible dans les deux à trois prochaines années. «Les standards de diffusion des données du FMI contraindraient le pays à révéler la composition de ses réserves de change par devises, ce qui constituerait sans doute la prochaine étape pour une inclusion dans le panier de DTS en septembre», estime SG CIB.

Avec leurs 17% de droits de vote au sein du FMI, les Etats-Unis conservent néanmoins un pouvoir de veto. Or, un représentant du Trésor américain cité par Reuters a indiqué hier que la Chine devra poursuivre ses efforts en procédant notamment à l’ouverture complète de ses comptes de capitaux si elle souhaite voir sa devise intégrée dans les DTS.

«Cette décision ne devrait pas être considérée comme une fin en soi, mais comme un tournant dans le processus de réforme des marchés chinois tourné vers plus de libéralisation qui, à moyen terme, devrait conduire à une plus grande utilisation du RMB dans les transactions financières et commerciales internationales», estime Barclays.

Mi-mai, les autorités chinoises avaient déjà décidé d’adopter les standards internationaux de calcul de la balance des paiements, fondés sur une valorisation des réserves de change en «mark to market», confirmant ainsi leur volonté de s’écarter de leur politique de fixation d’un objectif officiel de taux de change. Après s’être déprécié de 1,5% depuis octobre dernier, le taux de change du RMB contre dollar coté à Shanghai (CNY) s’est stabilisé entre 6,195 et 6,22 depuis mi-mars. En revanche, le CNY s’est nettement apprécié de 26% face à l’euro depuis un an.

A court terme, les dépôts, les prêts et les investissements directs étrangers devraient rester les principales composantes de la balance des paiements chinoise à influencer l’évolution du RMB, selon SG CIB. «La possibilité d’une ouverture plus importante des marchés de capitaux en Chine et de l’internationalisation du RMB pourrait conduire à un réajustement déstabilisant du système financier global dans sa forme actuelle», alerte néanmoins Barclays.

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