« L’inflation britannique est plus élevée que ce que la BoE devrait pouvoir accepter »

Philippe Weber, responsable des études économiques chez CPR AM
Violaine Le Gall

L’Agefi: Le prochain changement de président à la BCE peut-il avoir une incidence sur la politique monétaire ?

Philippe Weber: Il ne devrait être que marginal sur la politique monétaire, qui suscite, depuis des années, un consensus sur les objectifs et les moyens. Mario Draghi, gouverneur de la banque d’Italie depuis cinq ans, y participe. De plus, le président de la BCE n’est pas seul : la décision est collégiale, puisque c’est le conseil des gouverneurs, actuellement formé de 23 membres (directoire et gouverneurs des banques centrales nationales), qui décide. Ceci dit, l’influence du président n’est pas nulle, elle est naturellement plus grande que 1/23e du conseil des gouverneurs. C’est lui qui présente et commente les décisions, et le style pourrait changer. C’est lui qui représente la BCE dans les négociations internationales. Enfin, en matière de réglementation financière, l’approche de Mario Draghi, très «anglo-saxon» de formation et d’expérience, pourrait être sensiblement différente de celle de Jean-Claude Trichet. L’avenir le dira.

La Banque d’Angleterre pourrait-elle renoncer à relever les taux cette année si la reprise n'était pas au rendez-vous ?

Il ne faut jurer de rien! Le Royaume-Uni réagit plus aux taux directeurs que la plupart des pays continentaux, une forte proportion des crédits étant à taux variable. Or, la reprise donne des signes de fragilité. Mais l’inflation est en nette accélération : 4,5% en avril, alors que l’objectif est 2 %, et le dernier rapport sur l’inflation laisse craindre une nouvelle hausse. Certes, hors TVA, l’inflation n’est que de 3%, mais c’est tout de même plus que ce que la banque centrale devrait pouvoir accepter.

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