L’inflation atteindra 5 % à l’automne d’après la Banque d’Angleterre

La publication du rapport d’inflation de la banque centrale s’est traduite par une légère hausse des taux courts et de la livre sterling
Violaine Le Gall

La hausse des prix de l’énergie et des importations et la récente augmentation de la TVA font monter l’inflation au Royaume-Uni. Passée de 1,1% en septembre 2009 à un sommet de 4,4% en février dernier, elle pourrait atteindre 5% d’ici à la fin de l’année, d’après le rapport trimestriel sur l’inflation publié hier par la Banque d’Angleterre (BoE). Cette dernière a par ailleurs légèrement relevé ses prévisions sur l’indice de prix pour 2012 et 2013. L’inflation ressortirait à 2% dans deux ans contre 1,62% attendu dans le dernier rapport d’inflation, soulignent les économistes de RBS.

Les marchés ont rapidement réagi à ces nouvelles perspectives. Le marché à terme a relevé hier de 7 points de base (pb), à 43 pb, sa prévision de hausse des taux à un an de la BoE afin de lutter contre l’inflation. La courbe des taux sur le marché monétaire fait apparaître, avec une probabilité proche de 100%, une hausse des taux d’ici à la fin de l’année, relève Ken Wattret, économiste de marché chez BNP Paribas. Le rendement des obligations d’Etat s’est tendu d’environ 5 points de base (pb) hier et la livre sterling s’est appréciée face à l’euro, à 0,87 pour un euro.

Pourtant, les économistes ne sont pas aussi unanimes sur la politique monétaire à venir de la banque centrale dirigée par Mervyn King. D’abord, la montée des prix étant due à des facteurs externes qui n’ont pas provoqué jusqu’ici d’augmentation des anticipations d’inflation ou d’effets de second tour, «la BoE n’a pas besoin d’y réagir», estime Stewart Robertson, économiste senior chez Aviva Investors. Ensuite, les projections à moyen terme sur l’inflation de la BoE dépassent son objectif de 2% depuis plusieurs mois mais elle n’a pas pour autant décidé de relever ses taux. Enfin, la banque centrale a revu en baisse ses prévisions de croissance de l’économie dans son dernier rapport sur l’inflation. «La croissance s’est affaiblie ces derniers trimestres, mais nous ne voyons pas si ce ralentissement est temporaire ou s’il sera prolongé», explique la BoE. Au premier trimestre 2011, le produit intérieur brut a progressé de 0,5% après une contraction de 0,5% sur les trois derniers de 2010 en raison des intempéries. Dans ce contexte, «si la reprise continue, les taux devraient commencer à remonter, mais le processus sera lent (…), la première hausse pourrait même ne pas avoir lieu cette année», ajoute l’économiste d’Aviva Investors.

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