L’idée d’une hausse du plancher fait plonger le franc suisse face à l’euro

Le président de la Banque nationale suisse a affirmé qu’un ajustement du taux plancher de 1,20 franc pour un euro n'était pas à exclure
Solenn Poullennec

Le franc suisse est tombé hier à un plus bas de deux ans, après des déclarations du président de la banque centrale du pays, laissant entendre qu’une modification du taux plancher était toujours une option. Hier la parité euro/franc suisse a atteint 1,2650, un niveau qu’elle n’avait pas atteint depuis mai 2011. En fin de journée, elle était retombée à 1,2614, soit une baisse de 1,25% sur un jour. Le marché semble avoir pris au mot le président de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan. Devant des journalistes, il a expliqué qu’«un ajustement du taux plancher est quelque chose qui fait partie des options qui pourraient être employées si besoin». Et de marteler, une fois de plus : «nous maintiendrons le taux plancher, aussi longtemps que nécessaire».

Aux yeux du banquier central «une appréciation du franc pourrait menacer la stabilité des prix et avoir des conséquences graves et structurelles pour l’économie suisse». Selon les prévisions du FMI, le PIB suisse pourrait croître de 1,3% cette année et de 1,8% l’année prochaine. Après avoir reculé de -0,7% en 2012, l’indice des prix devrait encore baisser de 0,2% en 2013 et ne croître que très légèrement en 2014 (à 0,2%).

Le cours plancher de 1,20 franc suisse pour un euro a été imposé en septembre 2011. La BNS avait justifié son geste par la «surévaluation extrême du franc», liée à la crise de la zone euro. Celle-ci constituait une «grave menace pour l’économie» et recelait le risque de «développements déflationnistes». Pour parvenir à un «affaiblissement substantiel et durable du franc», elle s’était donc dite prête à acheter des devises en quantité illimitée. Déjà en septembre 2011, la banque centrale prévenait qu’à 1,20 franc pour un euro, le niveau de la monnaie restait élevé et se disait prête à prendre des mesures supplémentaires.

Par ailleurs, Thomas Jordan a expliqué que la banque n’avait jamais exclu l’idée d’imposer des taux d’intérêts négatifs. Cette déclaration fait écho à celles du FMI qui estime que la BNS pourrait faire payer les banques pour leurs réserves en appliquant sur celles-ci un taux négatif. Pour le FMI, cette politique permettrait de faire baisser les taux d’intérêt, de décourager les entrées de capitaux et donc de diminuer la pression sur le taux de change. L’institution reconnaît que cette politique pourrait avoir des effets indésirables, notamment sur le marché interbancaire et monétaire, mais limités.

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