L’Europe doit faire plus pour sortir de la crise de la dette souveraine

Une restructuration de la dette grecque semble inéluctable pour remettre le pays à flot, estime le think tank Bruegel
Violaine Le Gall

A l’approche du Sommet européen décisif du 24 et 25 mars, et à la veille de la réunion préparatoire de vendredi, des voix se lèvent pour inciter les Etats à l’action. A en croire les experts du think tank européen Bruegel et le groupe d’économistes EEAG du centre de recherche allemand CES/Ifo, la zone euro doit rapidement revoir son mécanisme de résolution de crise. A défaut, les déséquilibres se renforceraient au sein de la zone euro et l’euro risquerait de ne pas survivre, menace Hans-Werner Sinn, président de l’Ifo dans un texte publié hier par le Wall Street Journal.

Comme le CES/Ifo, l’institut Bruegel a publié fin février une proposition de plan pour sortir la zone euro de la crise de la dette souveraine. «Trop de temps a été perdu, trop de confiance a été écornée et trop de crédibilité a été gaspillée sur l’année passée, estime le think tank. Les dirigeants européens doivent se mettre d’accord sur un ensemble de mesures complet lors du sommet de mars. Ce serait une contribution majeure à la cohésion et à une renaissance de la zone euro».

Dans leurs rapports respectifs, le CES/Ifo et le think tank Bruegel soulignent que les Etats européens doivent aller au-delà de ce qui est actuellement envisagé. De fait, ces mesures ne suffiraient pas à sortir la zone euro de ses difficultés, en particulier à rendre la Grèce solvable, avancent les spécialistes de Bruegel. Ainsi, une baisse du taux d’intérêt du prêt de l’Union européenne à la Grèce à 3,5% (contre Euribor 3 mois + 350 pb, soit 4,63% actuellement), une extension de sa maturité à 30 ans et un programme de rachat de la dette souveraine grecque de l’EFSF, couplé à une baisse de 100 points de base des rendements souverains sur les marchés, ne permettraient pas à la Grèce de rééquilibrer ses comptes. Le pays devrait encore dégager un excédent primaire «irréaliste» pour diminuer son ratio de dette. Pour que ce dernier revienne à 60% en 2034, «la Grèce aurait besoin d’une décote de 30% sur sa dette», conclut l’institut Bruegel.

Soutenu par certains économistes comme un moyen de venir en aide aux autres Etats, le projet d’Eurobonds est vivement contesté par le CES/Ifo dans son projet de mécanisme de résolution de crise. L’émission de telles obligations ne fera que renforcer les problèmes à l’origine de la crise actuelle, puisqu’elle empêcherait l’émergence de primes sur le risque souverain, explique le groupe allemand d’économistes.

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