L’Eurogroupe ne parvient pas à résoudre l'équation de la dette grecque

Le constat que sans réaménagement la dette atteindrait 144% du PIB en 2020 n’a pas suffi à convaincre certains pays de consentir à des pertes
Florence Autret, à Bruxelles
Photo: PHB/Agefi
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La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, Pierre Moscovici et les autres ministres des finances de la zone euro ont quitté Bruxelles en fin de nuit aujourd’hui après treize heures de négociation sans avoir réussi à résoudre l’équation de la dette grecque. Ils se retrouvaient pour la deuxième fois en deux semaines pour tenter d’assurer le besoin de financement grec d’ici 2014 et ramener le stock de dettes du pays à 120% de PIB en 2020.

Les ministres ont discuté longuement d’un menu d’options qui, même s’il ne comprend pas de déboursement d’argent frais, aurait des conséquences fiscales. Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a indiqué que plusieurs ministres devaient retourner vers leurs gouvernements pour évaluer l’impact fiscal de ces mesures avant un nouveau round de négociations prévu lundi prochain.

Le FMI avait insisté dès le début des discussions sur la nécessité de tenir l’objectif de 120% de PIB en 2020. Or selon un document de travail cité par Reuters, la réalisation du programme grec en l’état porterait l’endettement à 144% en 2020, 133% en 2022 et 111% en 2030. «Nous avons rapproché les positions. Nous continuerons lundi», a déclaré sa directrice générale. Ce document suggérait de repousser de deux ans à 2022 l’objectif de 120% et une contribution complémentaire du FMI sous la forme d’un allongement des maturités et d’une baisse des taux, à l’instar de ce qu’envisagent les autres créanciers publics.

Parmi les options envisagées pour diminuer significativement le stock de dettes figure le rachat pour 10 milliards d’euros de titres de dettes à «30 à 35»% de leur valeur faciale, toujours selon ce document. C’est une des pistes explorées lors de travaux préparatoires menés à Paris lundi entre la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie et qui avaient justifié un relatif optimisme.

Ces discussions n’ont pas permis de surmonter les réserves de la BCE ni de convaincre le FMI. Siégeant en conclave, sans conseillers, à plusieurs reprises pendant la nuit, les ministres ne sont pas parvenus à s’engager sur un dossier dont «la complexité dépasse l’entendement», avait déclaré Pierre Moscovici à son arrivée à Bruxelles. La conclusion de ces discussions conditionne le déblocage des tranches d’aide européenne à la Grèce retenues depuis juin 2012.

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