«L’euro avait rebondi un peu trop vite depuis l'été dernier»

Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas
Krystèle Tachdjian

- L’Agefi : Quelles sont vos perspectives sur la parité euro-dollar ?

- Jean-Luc Proutat : Stable aux alentours de 1,30, l’euro avait beaucoup rebondi depuis l’été dernier, de 10% environ contre dollar et l’ensemble des devises. Sans doute un peu trop vite. L’un des moteurs de cette hausse avait été la réduction des «spreads» à l’intérieur de la zone euro et le retour d’une certaine confiance à l’égard des signatures les plus fragiles (Irlande, Portugal…). Mais l’impasse politique à laquelle ont conduit les élections générales en Italie, ainsi que la crise à Chypre, montrent que les progrès obtenus peuvent être rapidement remis en question. La comparaison des conjonctures, déprimée en zone euro mais franchement meilleure aux Etats-Unis, ne plaide pas pour une remontée de l’euro. La Banque centrale européenne pourrait d’ailleurs bientôt baisser son taux directeur.

- La devise britannique a perdu son statut de valeur refuge depuis le début de l’année. Pensez-vous que la livre va continuer à baisser ?

- Oui, ou à tout le moins on peut considérer que la livre ne va pas remonter. A l’occasion de la récente présentation du budget britannique, le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, a évoqué une modification du mandat de la Banque d’Angleterre. A nos yeux, celle-ci ouvre la voie à davantage «d’assouplissement quantitatif» un sport déjà largement pratiqué outre-Manche, où la banque centrale est de loin celle qui détient le plus gros stock de la dette publique (30% du total). C’est autant de création monétaire à venir, donc de pression à la baisse sur la devise.

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