L’Espagne va sortir de la récession mais pas de l’austérité

Dans son bugdet présenté le 27 septembre, Madrid table sur une baisse de 5,2% de la charge de la dette l’an prochain
Isabelle Birambaux, à Madrid

Si Madrid table désormais sur une croissance de 0,7% contre les 0,5% prévus et une légère baisse du chômage en 2014, l’austérité reste de mise. Car sous la pression des marchés et de Bruxelles, le déficit public espagnol doit passer de 6,5% cette année à 5,8% en 2014. Rafael Pampillón, économiste à l’IE Business School, estime qu’il «sera plus facile en 2014 d’atteindre cet objectif en raison de l’augmentation des revenus à la suite de la croissance de l’économie, la chute des taux d’intérêt de la dette espagnole et la baisse des indemnités chômage».

Le ministre de l’Economie Luis de Guindos prévoit même pour la première fois depuis le début de la crise une création nette d’emplois au second trimestre 2014 qui devrait faire reculer le taux de chômage à 25,9% contre les 27,1% prévus. Cette baisse sera «légère, faible et encore insuffisante», a-t-il cependant souligné. Malgré cette embellie, Madrid a décidé de poursuivre le chemin de la rigueur en gelant les salaires des fonctionnaires pour la quatrième année consécutive et prévoit de limiter les retraites en les désindexant de l’inflation.

Cette désindexation sera également appliquée à tout le secteur public et «permettra à l’administration d’économiser 600 millions d’euros par an», a affirmé le ministre de l’économie Luis de Guindos.

«C’est le budget de la fin de la crise et de la reprise économique, a assuré Soroya Saenz de Santamaria, la vice-présidente du gouvernement, qui vise à l’équilibre entre la nécessaire austérité, la réduction des dépenses et la relance de l’économie». C’est grâce à la bonne santé de la balance commerciale et la chute de la prime de risque espagnol à 250 points de base au-dessus du Bund que le gouvernement a pu tabler sur un scénario économique plus positif pour établir ses comptes.

L’Espagne dépensera ainsi 2,7% de plus qu’en 2013, soit 133,26 milliards d’euros. Madrid continuera cependant de dépenser plus pour payer les intérêts de la dette (36,6 milliards d’euros) que pour ses ministères (34,5 milliards) bien qu’il table sur un recul de 5,2% de cette charge de la dette.

Du côté des revenus, le ministre des Finances Cristobal Montoro table sur une croissance de 2,4% des recettes fiscales. Cependant, le ministre a assuré qu’il n’y aura pas d’augmentations d’impôts.

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