
L’Espagne boucle dans la douleur son programme de financement 2012
Madrid est parvenu hier à boucler son programme d’emprunt 2012 avec de l’avance sur son calendrier initial. Un succès relatif qui pourrait encourager Mariano Rajoy à repousser encore la demande d’aide de son gouvernement, condition sine qua non pour le déclenchement du programme de rachat d’obligations de la Banque centrale européenne.
Mais dans ce contexte, les marchés s’inquiètent déjà pour 2013 car les besoins de refinancement de la péninsule pour la période s’annoncent importants. Les taux d’emprunts espagnols à 10 ans sont d’ailleurs repartis hier à la hausse pour se rapprocher dangereusement de la barre des 6%, à plus de 5,8% contre 5,6% encore la veille. Après un pic à 7,75 % atteint fin juillet, les coûts d’emprunt de l’Espagne s’étaient nettement détendus par la suite sur la simple annonce du nouveau programme d’intervention de la BCE début septembre. Face à la nonchalance de Madrid, les investisseurs pourraient être tentés de pousser l’Espagne à appeler à l’aide, les observateurs estimant le sauvetage nécessaire.
En attendant, l’Espagne plongée dans la récession a placé hier pour 4,8 milliards d’euros d’obligations à moyen et long terme, ce qui lui permet de finir de couvrir l’essentiel de ses besoins de financement pour l’année en cours. C’est mieux que l’objectif maximum de 4,5 milliards que le Trésor s’était fixé. Malgré les incertitudes, les investisseurs se sont montrés prêts à investir sur le long terme en permettant à l’Espagne de lever une partie de la dette à maturité 20 ans, une première depuis le mois d’octobre 2010. Pour placer ces quelque 731 millions d’euros de titres, Madrid a toutefois dû offrir un taux historiquement élevé de 6,328%.
En fait, l’essentiel de l’adjudication a porté sur un nouvel emprunt à horizon 5 ans avec un rendement moyen de 4,68% pour un montant total de 3,04 milliards. Viennent encore s’ajouter à cela 992 millions d’euros d’obligations venant à maturité en 2015 avec un rendement moyen de 3,66% en baisse par rapport à la dernière opération comparable (3,956% début octobre). L’Espagne est donc désormais en mesure de lancer avant la fin de cette année son programme pour 2013, qui devra pallier les difficultés des régions à faire appel aux marchés.
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