Les tensions sur les obligations d’Etat européennes semblent s’apaiser

La stabilisation des rendements coïncide avec la réduction des positions vendeuses sur les contrats futures du Bund allemand depuis une semaine.
Patrick Aussannaire

Les positions vendeuses sur les obligations d’Etat de la zone euro s’atténuent. Alors que le rendement du Bund allemand s’est stabilisé sous le seuil de 0,70% depuis plus d’une semaine, la prime offerte par les options de vente sur les contrats à terme sur le Bund par rapport aux options d’achats s’est réduite à 59 pb, alors qu’elle était encore de 178 pb en début de semaine dernière. Ce qui semble suggérer une nette réduction des positions vendeuses sur les obligations allemandes.

En regardant les intérêts ouverts mesurant l’évolution des positions sur les contrats Bund, on constate «une réduction des débouclages de positions acheteuses au début du sell-off qui a été suivi par des prises de positions vendeuses, certainement pour couvrir les achats sur le marché du cash», ajoute CA CIB.

Depuis le début de l’épisode de hausse des rendements d’Etat déclenché par de prises des profits de hedge funds sur les futures et mû par un choc de VaR généralisé, c’est la partie longue de la courbe qui a le plus souffert. Si la hausse du rendement du Schatz allemand à 2 ans est limitée à 5 pb depuis mi-avril, celle des Bunds à 10 et 30 ans se monte à 59 pb et 83 pb. Le spread entre les taux 2 ans et 30 ans s’est ainsi écarté de 79 pb sur la période pour revenir à 152 pb, ses niveaux de fin 2014. «Les positions longues sur la duration étaient trop nombreuses. (…) A mesure que les rendements commençaient à progresser, les investisseurs ont cherché à couvrir ces positions longues sur la duration, provoquant un mouvement de vente auto-entretenu sur les obligations européennes», explique ainsi SG CIB.

Si le calendrier chargé des émissions d’Etat depuis le mois de mars a amplifié le mouvement de vente obligataire, une fois passée l’émission de Bunds d’échéance 2046 la semaine prochaine, la dynamique devrait redevenir plus favorable à une détente des rendements européens. «En juin, les émissions brutes devraient baisser de près de 20 milliards d’euros et surtout les tombées de papier devraient augmenter de plus de 50 milliards, ce qui va soutenir la demande en plus des flux de rachats de titres que la BCE prévoit d’accélérer légèrement avant l'été», explique ainsi Frédérik Ducrozet, économiste chez CA CIB.

Au mois de juillet, ce sont même 124 milliards d’euros nets qui seront rendus au marché, en plus des émissions des Trésors et des achats programmés de la BCE.

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