
«Les spreads de crédit affichent une sérénité à toute épreuve»
- L’Agefi : La hausse des taux souverains peut-elle perturber le marché du crédit ?
- Hervé Boiral : De manière assez inattendue voire improbable, le taux 10 ans allemand s’est tendu de plus de 50 pb sur le mois. Une fois de plus, la surprise est venue de là où personne ne l’attendait. Les achats programmés de la BCE avaient convaincu les investisseurs que les taux allaient rester un havre de paix, alors que sur les obligations privées, des considérations de liquidités les poussaient à la plus grande prudence. Tout faux : les obligations gouvernementales ont joué à nous faire peur, tandis que les spreads de crédit affichaient une sérénité à toute épreuve. Bref, le crédit se déroule sur un parcours tranquille, quand bien même les taux des Etats remontaient de manière conséquente. La volatilité sur les rendements ne devrait donc pas venir trop perturber le crédit.
- Quelle est votre stratégie dans ce contexte ?
- Nous avons toujours dissocié dans notre gestion, lorsque c'était possible, les stratégies de duration des stratégies de crédit. Côté duration donc, si nous n'étions pas massivement longs, nous n'étions pas massivement sous-investis non plus. Nonobstant, le niveau actuel des taux nous semble assez intéressant pour repasser progressivement à l’achat. Sur le crédit, l’horizon nous paraît plus dégagé, avec une équation qui nous semble toujours valable : taux bas + reprise économique + recherche de rendement = plus de crédit. Nous restons donc surexposés sur les spreads, avec une préférence pour les haut bêtas. Mais sachons rester humbles face au marché : bien malin celui qui sera capable de dire d’où viendra la prochaine crise… même si nous avons quelques pistes.
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