Les rendements s'écartent à nouveau entre pays de la zone euro

Crise grecque aidant, le spread entre rendements allemands et ceux des pays du Sud est revenu à ses niveaux précédant l’annonce du QE.
Patrick Aussannaire

Les primes de risque sur les obligations périphériques réapparaissent à mesure que le dossier grec se bloque. Sur la partie longue de la courbe, si le rendement du Bund allemand à 10 ans se détendait légèrement hier, ceux des autres pays ont pris le chemin inverse avec un niveau de spreads qui s’est fortement écarté depuis un mois. Les rendements français, italiens, espagnols et portugais se sont ainsi écartés du Bund de respectivement 17 pb, 37 pb, 46 pb et 75 pb depuis mi-mai.

Le spread français tutoie désormais ses plus hauts niveaux d’octobre dernier, les spreads italiens et portugais sont au plus haut depuis novembre, et les spreads espagnols depuis août 2014.

La partie courte, jusqu’ici protégée par les rachats de la BCE, a même fini hier par être gagnée par ces tensions. Si les rendements à 2 ans français et allemands sont restés stables, ceux des obligations d’Etat italiennes, portugaises et surtout espagnoles se sont très violemment tendues de 14 pb, 13 pb et 32 pb. Les spreads espagnols et italiens ont ainsi grimpé à 62 pb contre le Schatz allemand pour revenir sur leurs niveaux de fin décembre, avant l’annonce du lancement du programme de rachats d’obligations d’Etat de la BCE. «Les obligations périphériques ne seront que légèrement soutenues par un accord grec», estime même SG CIB.

Ce mouvement de vente obligataire s’est également accompagné d’une forte repentification qui a touché l’ensemble des courbes des pays de la zone euro. Malgré un léger répit hier, les spreads entre les rendements 10 ans et 2 ans se sont ainsi écartés de 80 pb en Allemagne depuis le 20 avril pour remonter à un niveau de 115 pb en fin de semaine dernière, le plus élevé depuis le mois de juillet 2014. Ce mouvement a atteint 91 pb en France, 109 pb au Portugal, 81 pb en Espagne 77 pb, et en Italie pour revenir également sur leurs plus hauts niveaux depuis l’été 2014.

Mario Draghi a néanmoins rappelé hier dans un discours prononcé devant le parlement européen, qu’«une période de plus grande volatilité est un phénomène fréquent après le démarrage d’un programme d’assouplissement quantitatif de grande ampleur lorsque les taux courts sont poussés à des niveaux proches de leurs plus bas». L’indice de volatilité à 30 jours sur le Bund à 10 ans a même atteint un niveau de 300% ce mois-ci, alors qu’il n’avait jamais dépassé les 100% avant cette année, selon les données de Bloomberg dont l’historique remonte à 2005.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...