Les régulateurs américains s’inquiètent de l’évolution du marché des prêts à effet de levier

Avec une remontée des volumes depuis la crise, ils soulignent la détérioration des conditions d’octroi et la mise en danger des prêteurs
Antoine Duroyon

Le marché des prêts à effet de levier («leveraged loans») a retouvé des couleurs, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis où le marché est trois fois plus important. Outre-Atlantique, le volume des nouvelles émissions a doublé sur les dix premières semaines de 2013, par rapport à la période comparable de 2012, pour atteindre 138 milliards de dollars, selon S&P LCD. Et la demande a poussé le prix moyen des prêts américains sur le marché secondaire à 97,5% du pair, d’après les données de Credit Suisse. La poussée du marché des CLO (collateralized loan obligation) a contribué au mouvement. C’est dans ce contexte que les agences fédérales (Fed, FDIC, OCC) en charge du secteur bancaire viennent de finaliser une directive sur le sujet.

Dans ce document, qui fait suite à une consultation publique lancée il y a un an, les régulateurs s’inquiètent d’une détérioration des conditions d’octroi. «Par exemple, certains contrats de dette comprennent des éléments qui affaiblissent la protection du prêteur en excluant une maintenance approfondie des covenants et en incluant d’autres éléments qui peuvent limiter le recours du prêteur en cas d’affaiblissement de la performance de l’emprunteur», note la directive.

S’ajoutent à cela des structures de remboursement qui peuvent être agressives pour certaines transactions et un système de gestion de l’information qui peut s’avérer insatisfaisant dans certaines institutions. «Il est important que les banques fournissent du financement à effet de levier à des emprunteurs solvables d’une manière prudente et intelligente», insistent les agences fédérales.

Elles recommandent de s’attarder sur plusieurs points particuliers : un cadre de gestion du risque cohérent, les standards de souscription, les standards de valorisation, la gestion du pipeline, le reporting et l’analyse, la notation du risque des «leveraged loans» ou encore la mise en place de tests de résistance. Lors de la consultation, les banques régionales («community banks») avaient fait part de leur inquiétude concernant l’impact de cette directive. Mais les régulateurs estiment que le nombre de banques de ce type engagées dans une activité significative de crédit à effet de levier est faible et que ces établissements devraient en conséquence être largement épargnés.

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