Les positions spéculatives longues sur les matières premières cèdent du terrain

Les principaux acteurs du marché ont réduit de 13% en une semaine leurs investissements basés sur une hausse des prix des matières premières
Antoine Duroyon

Un plus bas depuis juillet. C’est à ce niveau que se situent d’après le régulateur américain des marchés à terme (CFTC) les positions longues nettes sur les matières premières des grands investisseurs, parmi lesquels figurent les fonds d’arbitrage. Ces investisseurs détenaient au 10 mai dernier 1,5 million de contrats, soit une baisse de 13% en cinq jours. Ces 222.000 contrats en moins sont valorisés 17 milliards de dollars.

D’après les calculs de Reuters effectués sur la base des données obtenues auprès de la CFTC, les positions longues nettes sur le pétrole brut ont reculé de 13% en une semaine (à plus de 255.000 contrats), tandis que celles sur le cuivre ont chuté de 59% (lire aussi page 4) et celles sur l’argent ont diminué de 23% (à 19.228 contrats). Pour rappel, la décollecte sur les ETF physiques adossés à l’argent a atteint 1.050 tonnes sur la première semaine de mai, soit 40% des flux entrants en 2010.

La valeur totale des positions longues est tombée à 116,8 milliards de dollars, soit moins d’un tiers des capitaux réputés investis sur les marchés de matières premières à travers le monde. Cette prise de distance des grands investisseurs avec un biais haussier s’inscrit dans le sillage d’un repli de l’indice Standard & Poor’s GSCI, qui suit l'évolution des prix de 24 matières premières, de 11% sur la semaine close le 6 mai. «Ce n’est pas la fin du marché long sur les matières premières mais cela pourrait enlever un peu de pression pour quelques mois», estime Francisco Blanch, responsable de la recherche sur les commodities chez Bank of America-Merrill Lynch.

Pour expliquer cette fébrilité, l'économiste évoque des pressions sur le terrain de l’inflation et des relèvements rapides des taux d’intérêt sur les marchés émergents, couplés à la fin du programme d’assouplissement quantitatif de la Fed et à des incertitudes persistantes en Europe. Pour Tim Evans, analyste chez Citi Futures Perspective, «nous avons un flux très net de vente avec des positions longues restantes significatives qui peuvent continuer d’alimenter cette tendance vendeuse», explique-t-il. Dans ce contexte, alors que les investisseurs bullish ont activement cédé leurs positions au cours de la semaine, les bearish sont montés au front pour porter les positions courtes sur le marché à leur plus haut niveau depuis fin février.

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