Les pays développés ont réduit leurs réserves en devises émergentes avant juin

Les réserves en devises émergentes détenues par les banques centrales des pays développés ont fondu de 29% au cours du deuxième trimestre
Patrick Aussannaire

Les réserves en devises émergentes détenues par les banques centrales internationales ont fondu de 14%, à 172,9 milliards de dollars au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés par le FMI. La chute atteint même plus de 29%, à 72 milliards de dollars, pour les réserves déclarées des banques centrales des pays développés, alors qu’elles ne progressent que marginalement, de 1,5%, pour les banques centrales de pays émergents.

L’ensemble de cette baisse des réserves en devises émergentes provient ainsi des banques centrales des pays classés comme «développés» par le FMI. Pourtant, «les pays du G10 (à part le Japon et la Suisse) ont des niveaux de réserves relativement faibles et ne sont pas aventureux dans leur mode de gestion», explique Citigroup. Il semble donc que les pays classés «développés» mais ne faisant pas partie du G10 en soient principalement à l’origine.

Si la catégorie «autres devises» répertoriée par le FMI rassemble l’ensemble des devises hors du dollar, euro, yen, livre, franc suisse, et dollars australien et canadien, Citigroup estime que la baisse reflète en grande partie celle des devises émergentes. Les ventes de ces devises, mais aussi la chute de leur valeur relative et les pertes en capital des obligations libellées en devise locale détenues par les banques centrales étrangères sont à l’origine de cette tendance.

Le real brésilien a subi la plus grosse dépréciation, de 9,4% au cours du trimestre, suivie de la roupie indienne qui a perdu 8,6%. Même en ajoutant les pertes sur les obligations émergentes, estimée à environ 8%, on est encore loin d’expliquer la chute de 29% observée par le FMI. Dans ce contexte, «il est improbable que même la moitié de cette baisse provienne d’effets de valeur, les banques centrales des pays développés ont ainsi dû réduire de 15 à 20 milliards de dollars leurs actifs émergents au deuxième trimestre, réduction qui sera suivie, probablement, d’une baisse identique au troisième trimestre», estime Citigroup.

A contrario, les réserves en dollars canadien et australien ont continué de croître pour atteindre respectivement 108,8 et 101 milliards de dollars à la fin du mois de juin. En corrigeant des effets de valeur, l’accumulation sur ces deux devises atteint 16,8 et 13,5 milliards sur le trimestre, soit une hausse d’environ 15%.

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