Les pays de l’Opep restent de marbre face à la chute des prix du pétrole

L’organisation a confirmé hier le maintien de ses quotas fixés à 30 millions de barils par jour, malgré un prix du Brent à moins de 75 dollars.
Patrick Aussannaire

Le couperet est tombé hier: l’Opep ne réduira pas ses quotas de production fixés à 30 millions de barils par jour (mb/j) depuis trois ans. Et les producteurs qui espéraient une réduction suffisante pour ramener le prix du baril de pétrole vers les 90 dollars l’an prochain risquent de devoir encore patienter puisque l’organisation, dont la part de marché au niveau mondial a reflué de 42% à 35% en l’espace de six ans, ne se réunira à nouveau qu’au mois de juin 2015. L’Arabie Saoudite, qui concentre 32% de la production de l’Opep, freine pour ne pas favoriser les pays non membres.

Pourtant, Natixis estime que la croissance de l’offre dépasse celle de la demande de 600.000 mb/j, «ce qui exigerait que l’Opep produise 29,4 mb/j sur 2014 et 29,2 mbj en 2015», contre une production estimée à 30,6 mb/j par l’Agence internationale de l'énergie. Cette surproduction entraîne un gonflement des stocks qui accroît la pression sur les prix. L’Opep a en outre alerté sur le fait que «même si la demande devrait augmenter au cours de l’année 2015, elle sera, une nouvelle fois, compensée par une augmentation anticipée de 1,36 mbj de la production des pays non membres».

Si les marchés avaient déjà partiellement anticipé cette décision avec un prix du Brent en recul mercredi de 0,7%, la correction s’est accentuée hier suite à l’annonce officielle avec une baisse supplémentaire de 3,5%. A moins de 75 dollars par baril, le cours du pétrole est désormais revenu sur ses niveaux d’octobre 2009 et accuse une chute de 33% depuis fin juin. Le cours pourrait même tomber sous les 65 dollars par baril, selon Natixis. La banque ajoute que les problèmes d’excès d’offre ont réduit la prime de risque géopolitique qui reste pourtant important.

A ces niveaux, les prix flirtent en outre avec les coûts d’exploitation des gisements de pétrole non conventionnels, estimés entre 70 et 75 dollars par baril de schiste, qui serviraient de plancher au cours du Brent. Pourtant, l’essor pris aux Etats-Unis permettrait désormais aux producteurs de réduire leurs coûts de production. «Avec les progrès technologiques et les économies d’échelle générées par cette industrie, qui produit désormais 9 millions de barils équivalent pétrole par jour, les extracteurs semblent en mesure, sur certains gisements, d’afficher des coûts de revient compris entre 50 et 70 dollars le baril», estime Aurel BGC.

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