Les marchés attendent que Ben Bernanke lève le voile sur l’avenir du QE

Le président de la Fed est auditionné demain devant le Congrès, alors que les marchés semblent divisés sur les perspectives de l'économie américaine
Patrick Aussannaire

L’audition de Ben Bernanke par la Commission économique conjointe du Congrès demain est très attendue par les marchés qui envoient des signaux contrastés sur les perspectives de croissance de l’économie américaine. Soutenu par des chiffres meilleurs qu’attendu, les taux longs ont fortement remonté ces derniers jours, avec un rendement des obligations d’Etat à 10 ans qui a flirté avec le seuil de 2% ce matin à Tokyo, à 1,96%. Traduisant une relative confiance des marchés sur l’état de la conjoncture aux Etats-Unis à long terme, les taux à 10 ans ont ainsi progressé de 40 points de base depuis début mai.

Même optimisme apparent sur le marché des changes où l’indice dollar traduisant les mouvements du billet vert contre un panier de six grandes devises internationales, grimpait à 83,886, proche de son plus haut niveau depuis 10 mois de 84,094 atteint mercredi. Contre euro, le dollar s’est apprécié de 2,2% depuis le 8 avril et de 6% depuis le début de l’année, pour atteindre 1,2872 vendredi.

Parallèlement, le niveau d’inflation, qui s’est encore plus éloigné au mois d’avril de l’objectif de 2% visé par la Fed à 1,1% après 1,3% en mars et 1,7% en moyenne sur l’année 2012, envoie un signal plus morose sur l’économie américaine. D’autant que les anticipations d’inflation à 10 ans, tirées de la différence entre le rendement des obligations indexées et celui des obligations classiques, sont tombées à 2,24%, alors qu’elles étaient de 2,60% au mois de mars.

Si le consensus table sur une croissance de 2% à 2,5% cette année, cette prévision reste «très optimiste» selon Aurel BGC. Le courtier estime que la croissance américaine est plus proche de 1,5% que d’une reprise classique à un rythme supérieur à 3%, du fait notamment de l’impact de la baisse des dépenses publiques, qui représentent 18% du PIB américain, dues au séquestre.

Dans ce contexte, les déclarations de membres de la Fed se multiplient de manière parfois contradictoire. Dernière sortie en date: le président de la Fed de Chicago Charles Evans a indiqué hier que la Fed pourrait lever le pied sur son rythme de rachats d’actifs à l’automne si l’embellie se confirme sur le marché du travail. Son homologue de la Fed de San Francisco qui n’est pourtant pas un «faucon», avait fait état vendredi d’une amélioration «considérable» du marché du travail qui pourrait amener la Réserve fédérale à réduire le rythme de ses rachats d’actifs dès cet été, pour un arrêt éventuel du programme à la fin de l’année. Ben Bernanke avait lui-même évoqué plus tôt les risques d’un maintien trop prolongé d’une politique de taux zéro, notamment sur le comportement des agents financiers.

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