Les investisseurs institutionnels deviennent méfiants sur les commissions de surperformance

Selon une étude de bfinance sur les appels d’offres, des plafonds sont de plus en plus souvent fixés aux sociétés de gestion depuis 2007
Antoine Landrot

Le moyen le plus sûr d’obtenir une baisse des commissions de gestion reste l’appel d’offres. C’est en tout cas ce que confirme la troisième étude annuelle de bfinance, réalisée à partir de 50 processus menés par le cabinet de conseil en services financiers. Ce dernier a analysé 1.200 réponses provenant de 350 sociétés de gestion. «Les frais payés par les investisseurs institutionnels à l’issue d’un appel d’offres en sélection de gérant ressortent significativement inférieurs aux niveaux exigés en première cotation par les sociétés de gestion», confirment les rédacteurs de l’étude.

Celle-ci compare deux solutions face aux prétentions des gérants: concentrer le nombre de mandats et mettre en concurrence les professionnels à travers des procédures ouvertes et transparentes. Pour un portefeuille représentatif d’un milliard de livres sterling, le donneur d’ordre obtient une réduction moyenne de la commission de 5,7% en utilisant la première méthode, contre 26,7% grâce à la seconde.

Bien entendu, les commissions varient selon le type de mandat et son montant. En cas d’appel d’offres pour les mandats de gestion active sur les actions des pays émergents, les réductions sont comprises entre 15 et 30 points de base (pb) pour deux mandats de 25 millions de livres – pour une commission finale de 0,72% en moyenne. En revanche, les portefeuilles de souverains, de crédits d’entreprises les mieux notées, d’obligations à haut rendement d’entreprises américaines ou d’obligations convertibles laissent peu d’espoir de rabais (entre 3 et 7 pb).

En revanche, «les gérants proposent volontiers aux investisseurs un système de rémunérations différent reposant sur la performance pour certaines classes d’actifs bien identifiées», notent les auteurs de l’étude. Elles impliquent des stratégies de gestion active. Cela dit, «il est bien difficile pour les investisseurs d’évaluer ces propositions», soulignent-ils. Les investisseurs ont cependant tiré les leçons de la volatilité des marchés actions depuis 2007 et s’attachent à fixer des plafonds aux frais lorsqu’ils sont liés à la performance. Une méfiance d’autant mieux venue que les gérants ont tendance à... sous-estimer leur capacité à générer de la surperformance. Ainsi, «aucune structure ne requiert de battre l’indice de référence de plus de 2 points», s’étonne bfinance, alors qu’un quart des mécanismes se déclenchent pour une surperformance inférieure à un point.

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