Les indicateurs des déséquilibres économiques passent le test du débat

Ces critères non contraignants font référence au taux de change mais omettent les réserves en devises étrangères, un point sensible pour la Chine
Antoine Duroyon
Christine Lagarde, le 18 février à Paris à l'occasion du G20, photo: Antoniol Bloomberg
Christine Lagarde, le 18 février à Paris à l'occasion du G20, photo: Antoniol Bloomberg  - 

Un accord dans la douleur. Sur la question centrale des indicateurs macroéconomiques, les ministres des Finances du G20 ont réussi à s’entendre. Une petite victoire pour la présidence française, même si elle s’en défend, tant les intérêts paraissaient divergents. «Les négociations ont été franches, parfois tendues, toujours très respectueuses et elles ont fait l’objet d’un compromis final dont on ne peut pas dire qu’il est attribuable à tel ou tel», a estimé la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Mais la Chine, soucieuse de voir sa politique monétaire épinglée, a laissé planer au fil des deux jours de discussions la menace d’un échec.

Après le ralliement d’entrée de jeu de l’Allemagne au scénario d’un consensus et sans discours audible et structuré des émergents, Pékin s’est toutefois retrouvé bien seul dans le camp des réfractaires au consensus. L’accord stipule que ces indicateurs macroéconomiques, destinés à évaluer les déséquilibres économiques des pays, s’appuient à la fois sur des facteurs internes (dette et déficits publics d’une part, taux d’épargne et endettement privé d’autre part) et externes (balance des comptes courants).

Plus précisément, la mesure de ces déséquilibres extérieurs se fera «à partir de la balance commerciale, des flux nets de revenus d’investissement et des transferts, en tenant pleinement compte du taux de change et des politiques budgétaire, monétaire ou autre». Si la Chine a lâché du lest en acceptant que soit mentionné le taux de change, elle a en revanche tenu bon en évacuant les réserves de changes. Un enjeu central pour le pays, dont les réserves sont estimées à plus de 2.000 milliards d’euros, majoritairement de la dette américaine sur laquelle il perçoit des intérêts.

Ces indicateurs «non contraignants» et qui ne sont pas des «cibles», a précisé la ministre de l’Economie Christine Lagarde, doivent être évalués dans le cadre de «lignes directrices indicatives» qui seront déterminées d’ici la prochaine réunion du G20 Finances en avril, à Washington. Cette phase devra prendre en compte les «circonstances nationales et régionales, y compris celles des grands producteurs de matières premières». Le Fonds monétaire international fournira dans un deuxième temps en octobre «une évaluation des progrès réalisés en matière de viabilité de la position extérieure et de cohérence des politiques».

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