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Les banques centrales à nouveau au centre du jeu

L’objectif principal de l’Administration Trump est de réindustrialiser l’Amérique. Un tel processus nécessite des programmes d’investissement massifs, aussi bien pour les entreprises que pour le gouvernement fédéral. Le niveau des taux d’intérêt est donc absolument clé. A cet égard, le taux directeur américain (+4.5%) apparait bien trop élevé pour mener à bien ce programme ambitieux, et nul doute que l’Administration américaine en a pleinement conscience, dans un contexte où, aux Etats-Unis le déficit budgétaire est supérieur à 6% et la dette publique excède les 120% du PIB.
Le ralentissement du Momentum économique américain : un choix politique ?
Le ralentissement du Momentum économique américain est manifeste, contrairement à ce que l’on observe en Europe. Les orientations politiques de Donald Trump y ont largement contribué, et l’interminable feuilleton des « tarifs » douaniers a clairement pesé sur la conjoncture et le sentiment général des agents économiques de l’autre côté de l’Atlantique. De là à penser qu’il s’agit d’une démarche raisonnée dans le but de forcer la main de la Fed américaine afin de l’inciter à renouer avec un cycle monétaire accommodant, il n’y a qu’un pas… que nous osons franchir !

D’ailleurs, le Président américain ne s’en est pas caché en exprimant publiquement et avec une agressivité inédite son mécontentement vis-à-vis de la Fed et de son Président Jerome Powell jugé trop peu réactif.
Une Fed trop restrictive
Le taux directeur de la Fed est reste stable à +4.5% depuis la dernière baisse de taux datant de décembre dernier. Avec une inflation à +2.9%, cela signifie que le taux directeur réel est de +1.6%. Un niveau très élevé en comparaison au taux directeur réel américain depuis 2005 qui est d’environ -0,5% en moyenne. Mais aussi en comparaison de ce qui est mis en œuvre en zone Euro par la BCE, où le taux directeur a été ramené à 2%, pour une inflation à son niveau cible de 2%, soit un taux directeur réel de 0%.
Il serait donc logique que la Fed américaine enclenche un nouveau cycle de baisse de taux dès la prochaine réunion monétaire du 17 septembre.
D’autant plus, que le ralentissement du Momentum économique américain éloigne les risques d’une reprise de l’inflation. Les investisseurs en obligations indexées tablent sur une inflation de 2.7% aux Etats-Unis dans un an, inférieure à son niveau actuel (2.9%).
Une banque centrale peut en cacher une autre
La surprise positive pourrait provenir de la BCE. Alors que l’inflation en zone Euro évolue depuis quelques mois autour de sa cible de 2%, la hausse de l’euro, la mise en place des tarifs douaniers et le ralentissement du Momentum économique pourraient avoir pour conséquence de faire chuter l’inflation. C’est ce que pensent les investisseurs en obligations indexées qui anticipent une inflation allemande à -0,05% à 3 ans.
Dans un tel contexte, la BCE pourrait n’avoir d’autre choix que celui d’emboîter le pas accommodant de la Fed si cette dernière devait initier un cycle de baisse de taux pour contrecarrer le risque de voir le dollar se désenchérir encore et atteindre des niveaux potentiellement mortifères pour l’économie européenne.
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Eric Piolle suspendu de son mandat de porte-parole des Ecologistes après ouverture d’une enquête judiciaire
Paris - Le maire de Grenoble Eric Piolle a été suspendu mardi de son mandat de porte-parole des Ecologistes à titre conservatoire, dans le cadre de l’instruction judiciaire ouverte contre lui à Grenoble pour «concussion» et «recel de délit», a-t-on appris auprès du parti et de l'élu, confirmant une information de l’Opinion. M. Piolle «a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte-parole, et n’est plus membre du bureau politique à titre conservatoire», a indiqué la direction du parti, expliquant que «les soupçons qui pèsent sur lui et qu’il n’a pas souhaité démentir peuvent avoir des conséquences sur le parti et sa réputation, notamment à l’approche des municipales». Selon la décision du conseil disciplinaire, validée par le bureau politique et notifiée à M. Piolle mardi matin, le refus du maire de Grenoble «de démentir – en interne comme en externe -" ce qui lui est reproché «est constitutif, à lui seul, d’une enfreinte à nos valeurs de base (transparence, probité, coopération, etc.) et à nos principes de fonctionnement et est par ailleurs incompatible pour la fonction de porte-parole». Une enquête a été ouverte début juin 2024 contre le maire écologiste à la suite d’un article du Canard Enchaîné l’accusant d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe, aujourd’hui députée LFI, Elisa Martin. M. Piolle, qui n’a pour l’instant pas été auditionné par la justice, ni mis en examen, accuse un ancien collaborateur de vouloir lui nuire dans cette affaire. Eric Piolle a été élu en avril dernier par les adhérents du parti porte-parole des Écologistes, contre la volonté de la secrétaire nationale Marine Tondelier, qui lui préférait un autre candidat. La direction disait s’inquiéter des répercussions de l’enquête judiciaire sur l’image du parti. Après son élection, le bureau politique avait souhaité s’entretenir avec M. Piolle sur cette affaire, mais celui-ci a décliné, précise la direction. Le bureau politique a alors saisi avant l'été le conseil disciplinaire du parti, instance indépendante, qui a auditionné le maire de Grenoble, mais celui-ci a refusé une nouvelle fois de s’exprimer sur l’affaire, disant se tenir à la disposition de la justice. «Ils me suspendent pour atteinte aux valeurs du parti, par manque de transparence», a expliqué M. Piolle à l’AFP, critiquant une décision «politique absurde», et rappelant que les militants l’avaient choisi comme porte-parole «en connaissance de cause». L'élu, qui ne se représente pas aux municipales à Grenoble, va regarder ses moyens de recours, «qui peuvent être juridiques», a-t-il précisé. © Agence France-Presse -
YouTube veut révolutionner la création de contenu avec l’intelligence artificielle
New York - YouTube a présenté mardi de nouveaux outils de création de contenu sur sa plateforme grâce à l’intelligence artificielle (IA), notamment la génération ou l'édition de vidéos. Pour le patron de la plateforme, Neal Mohan, ces «nouveaux produits bâtis sur l’IA vont façonner nos 20 prochaines années». La filiale de Google s’appuie sur le nouveau modèle d’IA générative Veo 3, lancé en mai et considéré comme l’un des plus performants du secteur pour la vidéo. Veo 3 Fast, déclinaison du modèle mis au point spécifiquement pour YouTube Shorts, l’espace dédié aux courtes vidéos de trois minutes ou moins, va être disponible gratuitement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Outre la génération de vidéos IA, YouTube Shorts propose aussi d’animer une photo sur la base de mouvements réalisés dans une autre vidéo. Il est ainsi possible de créer, par exemple, un petit film de soi-même en train de faire un enchaînement de breakdance en utilisant une photo du sujet et une vidéo d’un danseur hip-hop. Autre fonctionnalité nouvelle, l’intégration d’un objet ou d’un personnage IA dans une vidéo tournée avec les moyens traditionnels. Dans l’exemple présenté mardi par YouTube lors d’un événement organisé à New York, une jeune femme allongée sur le canapé de son appartement se retrouve face à face avec une créature étrange de plusieurs mètres de haut. Le géant de la vidéo en ligne entend mettre l’IA au service de tous les aspects de la création de contenu sur sa plateforme. Il s’est notamment penché sur les podcasts, un format traditionnellement limité au contenu audio mais devenu populaire en version filmée et omniprésent aujourd’hui sur YouTube. Les producteurs de podcasts peuvent désormais générer une vidéo IA sur la base de la bande audio de leur programme, afin d’illustrer leur émission sur YouTube. Concernant les vidéos traditionnelles de la plateforme, Google a présenté une nouvelle fonctionnalité de traduction. Depuis 2024, YouTube a élargi son offre de doublage, grâce à l’IA, pour rendre accessibles des vidéos dans de nombreuses langues sans passer par un traducteur humain. Mardi, la plateforme a dévoilé un service IA qui synchronise le mouvement des lèvres du YouTubeur sur le son de la version traduite. L’intelligence artificielle donne, dans l’exemple de YouTube, l’impression qu’un créateur italien parle anglais dans sa vidéo. «Ce sont des outils, pas plus», a insisté Neal Mohan, en réponse à une question sur l’impact de l’IA sur l'écosystème de la plateforme. Ils «sont conçus pour favoriser la créativité humaine». © Agence France-Presse -
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