Les hedge funds ont replongé dans leurs travers en 2018

Les fonds d’arbitrage ont connu une année 2018 en dents de scie, loin des cimes de l’année précédente.
Daxia Rojas

Les hedge funds n’ont pas tenu leurs promesses. En 2018, l’industrie des fonds spéculatifs a affiché une perte moyenne de 4,07%, sa pire performance depuis 2011, selon l’étude du cabinet américain Hedge Fund Research (HFR) publiée ce mercredi. C’est mieux que le marché actions américain, dont l’indice S&P 500 a perdu 4,38% sur l’année, mais cela reste décevant par rapport à 2017 où les hedge funds avaient engrangé en moyenne 8,5% de gains.

Ces faibles résultats se retrouvent dans toutes les stratégies. En 2018, les fonds de stratégies actions ont baissé de 6,9%, avec la plus forte chute (-10,6%) chez les fonds misant sur l’énergie et les matières premières. Les stratégies macro ont reculé de 3,21% et celles «event driven» qui exploitent les inefficiences de prix en lien avec la vie des entreprises (faillite, fusion- acquisition, scission) ont connu un repli de 1,73%. Les stratégies de valeur relative ont, elles, légèrement augmenté de 0,7% en un an.

+15% pour le fonds «pure alpha» de Bridgewater

Pour le seul mois de décembre, seules les stratégies défensives macro, les fonds utilisant des algorithmes quantitatifs et les CTA qui opèrent sur les marchés à terme, ont tiré leur épingle du jeu. Les fonds macro ont ainsi accru leurs gains de 1% sur le dernier mois de l’année, en particulier ceux positionnés sur les devises qui ont pris 1,3%. «Les gains de décembre et les bonnes performances des stratégies défensives peuvent non seulement changer le contexte des performances des fonds spéculatifs en 2018 mais aussi attirer le capital des investisseurs si cette tendance volatile forte continue en 2019», analyse Kenneth J. Heinz, président de HFR.

Parmi les quelques fonds «global macro», dont la stratégie est d’investir sur tous les marchés, et qui ont réussi à briller en 2018, se trouve le véhicule «pure alpha» de Bridgewater. Ce méga-fonds créé par Ray Dalio qui possède 160 milliards d’actifs sous gestion, a gagné 15% en pariant sur le ralentissement de l’économie mondiale. Element Capital Management, un hedge fund «global macro» de 19 milliards de dollars, a, pour sa part connu une hausse de 26% sur les onze premiers mois de 2018. Le véhicule quantitatif Ridge de Renaissance Technologies a, lui, gagné 10% tandis que le fonds «global macro» Brevan Howard du milliardaire Alan Howard a augmenté de 12,3% sur l’année.

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