
Les hedge funds enregistrent leur meilleur début d’année depuis 2006

Après un crû 2018 mitigé, l’industrie des hedge funds a repris de la vigueur en ce début d’année. Selon les données publiées par HFR Research, l’indice pondéré HFRI a ainsi enregistré son meilleur départ depuis 2006, en glanant entre janvier et mars une performance de 5,9%. Sur le seul mois de mars, le compartiment a engrangé 1% grâce à la très bonne performance des fonds macro (+2%). Au sein des grandes familles de stratégies, les fonds d’arbitrage actions se sont également distingués le mois dernier, avec une performance de 0,74% qui porte à près de 8% les gains engrangés depuis janvier. Ces derniers demeurent cependant en retrait de la hausse de 13% du S&P500.
«L’appétit pour le risque a prédominé au sein de l’industrie des hedge funds et de l’ensemble des marchés financiers sur le premier trimestre, marquant un revirement brusque par rapport à l’aversion pour le risque qui avait caractérisé le quatrième trimestre 2018», constate Kenneth Heinz, le président de HFR. Ce renversement de tendance s’est traduit dans les intentions d’investissement des institutionnels : désormais 79% des clients de hedge funds ont l’intention d’augmenter leur allocation à la classe d’actifs, le plus haut niveau enregistré depuis 2014 par la firme d’analyse Preqin.
Contrairement au millésime 2018, où les hedge funds n’avaient pas transformé l’essai après un très bon mois de janvier, l’industrie a bénéficié du «changement de cap monétaire initié par la Réserve fédérale et adopté plus récemment par la BCE», qui «a alimenté le rebond des obligations et du crédit», écrit Lyxor. Au sein des stratégies macro, la poche systématique diversifiée (CTA) a ainsi profité des moteurs obligataires et devises pour engranger 3,6% sur le mois de mars et compenser ses pertes initiales, avec à la clé un gain de 2,83% sur les trois premiers mois de l’année.
Sur l’ensemble du trimestre, les fonds d’arbitrage actions ont enregistré la meilleure performance, avec un bond de 7,92%, devant les stratégies event driven qui arbitrent les inefficiences de prix en lien avec la vie des entreprises (faillite, fusion-acquisition, scission). Ces dernières, qui ont affiché un léger repli sur le mois de mars, cumulent depuis janvier une performance de 4,25%. A noter que parmi les sous-stratégies event driven, celles initiées par les fonds activistes affichent toujours à fin mars une performance supérieure à 8% malgré le repli de 1% enregistré le mois dernier.
Plus d'articles du même thème
-
Rcube AM nomme un responsable du développement
La société de gestion alternative Rcube Asset Management a nommé Cédric Pancrazi en tant que responsable du développement de l’activité et de la distribution. -
Après BlackRock, d’autres gérants ont perdu des mandats du néerlandais PFZW
Le fonds de pension passe en revue ses gestionnaires et opère un tri notamment sur les critères de durabilité. -
Les hedge funds vendent la volatilité, comme si de rien n’était
Les fonds spéculatifs ont augmenté en août leurs paris «short vol» à un niveau inédit depuis septembre 2022. De telles positions à découvert, nettes vendeuses, contre le VIX peuvent sembler agressives, mais viennent en fait contrecarrer les importantes attentes de hausse de la volatilité des investisseurs retail. -
White Elk Partners s’installe à Sydney
White Elk Partners, le hedge fund lancé en 2023 par Carl Radford, un ancien gérant de Brevan Howard et BlueCrest, a ouvert un nouveau bureau à Sydney, selon Financial News. La société, qui gère environ 400 millions de dollars d’actifs, aura six personnes basées en Australie d’ici à la fin de l’année et pourra en accueillir jusqu'à dix au total. John Nihil, un ancien de Citi, s’installera à Sydney pour piloter ce bureau. -
Lunate prend une participation minoritaire dans Brevan Howard
Une plateforme d’investissement basée à Abu Dhabi va être créée, grâce à un investissement de 2 milliards de dollars de Lunate. -
Un ex-Candriam rejoint Jain Global
Grégoire Thomas, qui était dernièrement responsable des actions market neutral chez Candriam, a rejoint Jain Global, le hedge fund de Bobby Jain, en tant que gérant, selon son profil Linked-In. Il sera basé dans les bureaux de Hong Kong du hedge fund. Grégoire Thomas a aussi été gérant senior chez Millennium. Il avait débuté sa carrière comme trader à la Société Générale, où il a passé quinze ans. Il a ensuite travaillé chez Bank of America.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Gestion d’actifs : ce qu’il faut retenir du mois d’août
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
Contenu de nos partenaires
-
Coulisses
Ferrand décoré, Macron en forme, Bayrou en panne
Cette cérémonie officielle, miroir des incertitudes politiques du moment, révèle un Président avenant et disponible, et un Premier ministre sombre -
Accusé de partialité, Thomas Legrand assume de "s'occuper journalistiquement" de Rachida Dati
Paris - Le journaliste et chroniqueur Thomas Legrand, mis en cause dans des images diffusées par le média conservateur L’Incorrect, a reconnu samedi des «propos maladroits» à l'égard de Rachida Dati mais assumé de «s’occuper journalistiquement» de la ministre de la Culture. Dans une vidéo diffusée vendredi et filmée en juillet à l’insu des participants dans un restaurant parisien, les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen échangent avec deux responsables du Parti socialiste: son secrétaire général, Pierre Jouvet, et le président de son conseil national, Luc Broussy. Au cours de cette discussion, M. Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment: «Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi». «Je comprends que la diffusion de cette vidéo, enregistrée à l’insu des protagonistes et qui plus est tronquée, puisse susciter de la suspicion», a réagi Thomas Legrand dans un message transmis samedi à l’AFP. «Je tiens des propos maladroits. (...) Si la tournure, extraite d’un échange tronqué et privé, est malheureuse, j’assume de m’occuper journalistiquement des mensonges de Madame Dati», écrit-il, quelques heures après avoir été suspendu "à titre conservatoire» d’antenne par France Inter. «Il est possible, par l’intermédiaire d’une vidéo volée, de mettre en cause l’ensemble d’une profession. Ceux et celles qui tomberont dans ce piège évident fouleront les principes qui fondent notre espace public, à commencer par celui de la liberté de la presse», ajoute-t-il. «L’ironie de l’histoire, c’est que ce rendez-vous avait été sollicité par le PS, enfin par la direction du PS, parce qu’ils ne sont pas contents du traitement du PS et d’Olivier Faure (premier secrétaire du parti, NDLR) sur l’antenne de France Inter. Donc c'était tout sauf une réunion conspirative», a pour sa part réagi Patrick Cohen, éditorialiste politique sur France Inter et C à vous (France 5), sollicité par l’AFP. Rachida Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, avait de son côté demandé vendredi que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs. «Des journalistes du service public et Libération affirment faire ce qu’il faut pour m'éliminer de l'élection à Paris. Des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités», avait-elle réagi sur X. L’Incorrect, fondé en 2017 par des proches de Marion Maréchal, s’affirme comme «conservateur» et prône une union des droites. © Agence France-Presse -
A Pau, François Bayrou face à la fronde locale pour les municipales
Pau - Après le vote de confiance lundi et la probable chute de son gouvernement, le retour de François Bayrou dans son fief de Pau ne sera «pas paisible», préviennent ses opposants qui axent déjà la campagne municipale sur «son budget brutal» et le scandale Bétharram. «Son passage à Matignon a montré toutes les limites de sa méthode et de sa façon de penser le monde, c’est un homme politique de la fin du XXe siècle», tance Jérôme Marbot (PS), chef de file de l’opposition municipale, candidat malheureux de la gauche et des écologistes au second tour en 2020 face à François Bayrou. «Il va payer le prix de ce budget si brutal pour les plus faibles», avec un effort financier de 44 milliards d’euros, renchérit l'écologiste Jean-François Blanco, avocat et autre figure d’opposition locale. Même si le maire de Pau, élu une première fois en 2014, n’a pas annoncé sa candidature -déclarant seulement dans les médias que ses «aventures» politiques n'étaient pas «finies"-, «il est déjà en campagne», considèrent ses opposants. «Pas un retour paisible» Lundi matin, pour la rentrée des classes, François Bayrou a visité deux écoles à Pau. «Tout le monde a compris qu’il serait candidat, ce n’est pas un sujet, mais il n’aura pas un retour paisible», lui promet M. Blanco, déjà candidat en 2020 (14% des suffrages au premier tour). Le contexte national est venu «percuter» la campagne des municipales, analyse-t-il également, anticipant un scrutin «très politique» en mars prochain. François Bayrou qui a, dès son arrivée à Matignon, souligné qu’il voulait rester maire de Pau, glissant que c'était un titre «plus durable» que celui de Premier ministre, a vanté plusieurs fois ces derniers mois (vœux aux habitants, conférences de presse), en vidéo, «les dix ans de réalisations» dans la ville. Depuis deux ans, et après plusieurs années de déclin, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a gagné 3.000 habitants, selon des chiffres de l’Insee, atteignant désormais près de 80.000 habitants. Jean-François Blanco, avocat de victimes de violences physiques et sexuelles à Bétharram, est convaincu que cette affaire qui empoisonne le chef du gouvernement, ministre de l’Education à l'époque d’une première plainte contre l'établissement privé béarnais où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants, «sera un marqueur de la campagne» des municipales. «Elle aura des conséquences», abondent les Insoumis, qui reconnaissent à M. Blanco d’avoir «affronté Bayrou sur le terrain de Bétharram», en lien avec le député LFI Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire au printemps. La gauche divisée Reste que si la gauche paloise parle beaucoup de «rassemblement» pour reprendre la ville, dirigée par le PS de 1971 à 2014, ce n’est encore qu’un vœu pieux. La France insoumise «ne discute pas avec le PS», le socialiste Jérôme Marbot veut fédérer en ayant «vocation à être tête de liste», mais sans «en faire une condition sine qua non», tandis que Jean-François Blanco, mandaté par Les Ecologistes, veut unir derrière lui. «La porte est ouverte», insiste Jérôme Marbot, qui revendique le soutien de six formations de gauche, dont Génération.s ou Place Publique. «On veut présenter un programme de gauche de rupture. L’union pour l’union, sans la cohérence, ça ne marchera pas», avertissent de leur côté les Insoumis palois Jean Sanroman et Jade Meunier. De l’autre côté de l'échiquier politique, le Rassemblement national, qui avait réuni moins de 7% des voix aux municipales d’il y a cinq ans, espère capitaliser sur son score des dernières législatives (29%) avec comme candidate Margaux Taillefer, 26 ans, arrivée du parti Reconquête d'Éric Zemmour, et dont le nom a été dévoilé samedi. François Bayrou «va être dépositaire de son échec au gouvernement, ce sera plus difficile pour lui qu’en 2020", espère Nicolas Cresson, représentant régional du RN. Carole SUHAS © Agence France-Presse