Les groupes français restent prudents en matière de fusions et acquisitions

28 % des sociétés françaises prévoient une acquisition dans les six mois contre 33 % au niveau mondial, selon le dernier baromètre d’Ernst & Young
Yves-Marc Le Reour

La 4e édition du baromètre Capital Confiance d’Ernst & Young, menée à l’échelle internationale auprès d’un millier de cadres dirigeants interrogés en février et mars 2011, témoigne d’une frilosité encore importante des entreprises françaises en matière de fusions et acquisitions. Bien que la moitié d’entre elles estime que la situation des marché des capitaux reste solide et que 86% (contre 80% au niveau mondial) considèrent ne plus avoir besoin de se refinancer, seulement 28% des groupes français pensent procéder à une acquisition au cours des 6 prochains mois, contre 33% pour le panel global et 36% pour les groupes américains.

Cette proportion a augmenté de deux points depuis octobre 2010 en France contre une hausse de cinq points au niveau mondial. De même, «15% des entreprises françaises interrogées envisagent des cessions d’actifs à 6 mois contre 18% pour l’échantillon global», indique l’enquête. Seulement un quart des groupes français donne la priorité aux activités de fusions & acquisitions contre un tiers pour l’ensemble du panel. Cette retenue est alimentée par les récents troubles au Moyen-Orient ou par la catastrophe nippone.

Près des trois quart des groupes français sondés avancent cependant comme principal obstacle une insuffisance de financement, devant «l’environnement réglementaire (48%) et l’examen approfondi par les comités de direction ou d’audit (43%)». Les incertitudes des investisseurs et la concurrence sur les transactions sont cités par 40% des sociétés. Les préoccupations des comités de direction sont de plus en plus liées à l’incertitude ou à la complexité des valorisations.

Les pays émergents restent les plus attrayants puisque 35% des groupes français envisagent une acquisition à un horizon de 6 mois sur ces marchés (32% pour le panel global) alors que l’intérêt pour une transaction dans les pays développés reste faible (15% pour les groupes français et 18% pour l’échantillon global). Les secteurs les plus enclins à réaliser de telles opérations dans les émergents, en premier lieu par le biais de coentreprises, sont l’automobile, les biens de consommation, les mines et la pharmacie. «Ceci est loin d’être surprenant compte-tenu des importants risques associés aux investissements dans ces pays, des différences de culture d’entreprise et d’un protectionnisme local grandissant», souligne l’enquête.

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