Les fonds de private equity disposent d’une puissance de feu potentielle record

Le trésor de guerre disponible pour investissement atteint selon Preqin 1.074 milliards de dollars dans le monde, en progression de 14% en 2013
Benoît Menou

L’arme au pied. Telle semble être la position attentiste adoptée par les fonds de private equity de par le monde. Preqin souligne que le stock de munitions à leur disposition pour faire feu, c’est-à-dire les fonds engagés par les investisseurs mais non investis, atteint fin 2013 un niveau inédit. Cette dry powder, appellation usuelle empruntée à la poudre à canon qu’il convient de garder sèche, s’élève selon la société de recherche et consultant spécialiste des classes d’actifs alternatives à 1.074 milliards de dollars au 17 décembre. Une réserve en progression de 14% cette année et supérieure au précédent record de 1.067 milliards observé fin 2008.

Les gestionnaires français du private equity ont en coffre une cagnotte en progression de 8% sur 2013 pour s’élever aujourd’hui à 27,9 milliards, selon Preqin. Ce solde a bondi de 19% pour l’ensemble de l’Europe pour représenter un quart du total mondial, tandis qu’il est en hausse de 14% en Amérique du Nord à 55% du total.

L’évolution du trésor de guerre disponible provient d’un marché dynamique de la levée de capitaux associé à un volume d’opérations «encore relativement stagnant», comme le souligne Ignatius Fogerty, responsable du private equity chez Preqin. La valeur cumulée des transactions buy-out dans le monde est en effet passée de 264,4 milliards de dollars en 2011 à 263,8 milliards l’an dernier et 265,8 milliards en 2013 à mi-décembre. De quoi selon Preqin s’interroger sur «la capacité des sociétés de private equity à déployer tout le capital qu’elles ont mobilisé auprès des investisseurs».

De plus Preqin ne manque pas de souligner que l’accumulation de dry powder est susceptible d’entraîner la péremption d’une part du stock. 9% de ce dernier correspond en effet à des fonds collectés avant 2007 (contre 31% en 2013 et 25% en 2012). «Compte tenu d’une durée moyenne d’investissement de cinq ans dans le secteur, relève le consultant, ce capital aurait déjà dû théoriquement être investi, et pourrait expirer à moins que les investisseurs n’accordent des extensions de périodes d’engagement». Le capital engagé avant 2008 représente aujourd’hui près de 100 milliards de dollars.

Pour autant, l’évolution du contexte macroéconomique mondial est susceptible aux yeux d’Ignatius Fogerty d’offrir aux fonds «davantage d’opportunités», ce qui pourrait mener à une réduction du volume de leur trésor de guerre.

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