Les Européens pressent Athènes de procéder aux privatisations

La ministre de l’économie Christine Lagarde a estimé hier à Bruxelles que l’engagement de 17 milliards d’euros de privatisation n’a pas été tenu
Florence Autret, à Bruxelles
FGP 2017 - 7

Giorgos Papaconstantinou n’était pas à la fête hier à Bruxelles où se réunissaient les ministres des finances européens. «La consolidation budgétaire et fiscale a bien avancé. Mais le programme de privatisation est en retard», a dit la ministre française de l’économie Christine Lagarde. Et d’ajouter: «la Grèce s’est engagée il y a un an à faire 17 milliards d’euros de privatisation, rien n’a été fait. Elle a pris en mars l’engagement de porter ce montant à 50 milliards. Cela n’a pas avancé non plus». «Nous avons pris acte avec satisfaction que la Grèce s’est dit prête à prendre des mesures additionnelles pour respecter ses objectifs», a dit, plus diplomate, le président de l’Eurogroupe. Mais il a ajouté plus tard: «je ne suis pas satisfait avec la Grèce». «La Grèce doit accélérer la mise en œuvre» de son programme, a dit de son côté Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques.

Athènes s’est semble-t-il rallié hier à la suggestion de plusieurs ministres, dont le Néerlandais Jan Kees de Jager, de créer une agence chargée spécialement d’accélérer les cessions de biens publics. «Tout système a ses vertus», a dit Christine Lagarde. «Peu importe les modalités, l’important est le résultat».

Les ministres demandent au gouvernement socialiste à Athènes d’obtenir un soutien de l’opposition, à l’instar de ce qui a été fait au Portugal. «Pour qu’il n’y ait pas cette fatigue politique, il faut une adhésion très forte», a repris Christine Lagarde. Un rapport complet de la troïka réunissant le FMI, la BCE et la CE sera présenté mercredi. Mais une décision sur un éventuel second programme grec n’est pas imminent, selon Jean-Claude Juncker.

Le président de l’Eurogroupe a ouvert la porte à un «reprofilage» de la dette grecque. «Une restructuration en grand n’est pas une option. Mais je n’exclurais pas définitivement une forme de ‘reprofiling’», à condition qu’il soit assorti de nouvelles mesures. Et la chancelière allemande, Angela Merkel, d’exclure toute idée de restructuration qui serait «extrêmement» pénalisante pour la zone euro toute entière.

Les ministres de l’eurozone ont en outre validé le plan d’aide au Portugal et apporté leur soutien à l’unanimité à Mario Draghi pour succéder à Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE le 1er novembre. Cette nomination devrait être définitivement prise par le Conseil européen de juin, après consultation du Parlement européen.

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