Les émissions de CMBS européens ont atteint un sommet depuis quatre ans

Standard & Poor’s met cependant en garde contre tout excès d’optimisme alors que les difficultés de refinancement du secteur persistent
Solenn Poullennec

Le marché primaire des obligations adossées à de l’immobilier commercial européen (CMBS) a touché un point haut depuis quatre ans. Le secteur est cependant loin de se remettre de la crise et subit toujours d’importants problèmes de refinancement.

Au cours de la première partie de l’année, les émissions de CMBS en Europe ont atteint 5,4 milliards d’euros, selon une récente étude de l’agence de notation Standard & Poor’s. Ce montant représente une augmentation de près de 70% par rapport au volume des émissions réalisées au cours de toute l’année 2012, soit 3,2 milliards d’euros. Non seulement, le volume des émissions n’avait jamais été aussi élevé depuis 2009, mais la part des émissions de CMBS dans le total des placements de titrisations européennes est aussi à un plus haut depuis quatre ans, à près de 6%.

Cette apparence de dynamisme doit être relativisée. Juste avant le début de la crise en 2006, le volume des émissions adossées à de l’immobilier commercial frôlait les 70 milliards d’euros en Europe et la part des CMBS dans l’ensemble des émissions européennes avait atteint 12,1%. Qui plus est, le volume des émissions réalisées en Europe, ne représente que 8,5% des émissions réalisées dans le monde à la mi-2013, selon S&P, contre plus de 90% pour les opérations américaines. D’après l’agence, ces dernières pourraient atteindre 65 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année (hors opérations des agences gouvernementales).

S&P souligne que le segment de l’immobilier de location résidentiel allemand «multifamily» «attire les investisseurs» car cette classe d’actif offre de bonnes performances. Parmi les opérations importantes placées cette année figure celle du gestionnaire de parc immobilier en Allemagne, Gagfah. Baptisée, German Residential Funding 2013-1 et équivalente à près de 2 milliards d’euros, elle lui a permis en juin de refinancer sa dette qui arrivait à maturité.

En dépit de ce succès, S&P estime que la très grande majorité des prêts qui arrivent à maturité ne devraient pas être refinancés via de nouveaux CMBS. Aux dires de l’agence, les nouvelles émissions européennes devraient être limitées d’ici à la fin de 2013 et les problèmes de refinancement qui pèsent sur le marché devraient perdurer. A cause de la crise de l’immobilier, le nombre de défauts affectant des CMBS européens est passé à 29 au cours des cinq premiers mois de l’année, selon S&P. C’est deux fois plus que sur la même période l’année dernière.

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