Les élus américains semblent avoir résolu l'équation budgétaire

L’accord trouvé entre démocrates et républicains lève le voile des incertitudes budgétaires tout en réinjectant 64 milliards dans l'économie
Patrick Aussannaire

Les représentants démocrates et républicains américains réunis au sein d’une commission ad hoc sont finalement parvenus à un accord budgétaire censé éviter une nouvelle fermeture des administrations de l’Etat. «Pour résumer, l’accord va lever les inquiétudes concernant le séquestre, réduire le déficit, et définir le niveau des dépenses de l’Etat», commente Citigroup. L’accord permettrait, s’il passe le vote des deux chambres du Congrès, d’éviter 63 milliards de dollars de coupes automatiques des dépenses («séquestre»), tout en économisant 85 milliards sur les dix prochaines années.

«Le risque de shutdown après le 15 janvier recule sensiblement, une bonne nouvelle pour la confiance des ménages et leur consommation de fin d’année», ajoute Aurel BGC. De plus, si cet accord ne prévoit pas de grande réforme du code des impôts et des niches fiscales pour les entreprises, la politique budgétaire américaine sera globalement plus accommodante en 2014 et favorisera ainsi la croissance qui a été pénalisée en 2013 par les mesures de réduction des dépenses. Le relèvement du seuil maximum de dépenses à 1.012 et 1.014 milliards de dollars en 2014 et 2015 libérera ainsi 64 milliards sur les deux prochaines années, ce qui correspond à plusieurs dixièmes de points de croissance supplémentaires, selon Deutsche Bank.

Alors que la Fed a été soupçonnée de décaler le lancement de la réduction de la taille de ses rachats d’actifs dans l’incertitude des effets que le shutdown d’octobre pourrait avoir sur l’économie, cet accord pourrait aussi relancer les anticipations d’un tapering imminent. Avec un effet positif de 20 à 25 milliards de dollars, le déficit serait ramené à environ 580 milliards. Or, la Fed ayant un programme de rachats d’actifs de 540 milliards de dollars d’actifs en 2014 sans tapering, Citigroup estime qu’«il existe un risque que si la croissance ou les recettes offrent de bonnes surprises, la Fed ait toutes les peines du monde à trouver des obligations d’Etat à acheter».

De quoi l’inciter à réduire son rythme de rachats, d’autant que l’accord ne prévoit pas le prolongement de la durée d’indemnisation des chômeurs. Sur les 2,1 millions d’Américains perdant leurs indemnités dans les prochains mois, une partie pourrait ainsi sortir des chiffres officiels du chômage. Le taux chuterait ainsi automatiquement de 0,3 point à 6,7%, selon Deutsche Bank.

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